Quand le présent est menaçant, la tentation est grande de  se réfugier dans un autre monde. Par la force des choses, à l’heure actuelle, cet autre monde ne peut qu’être virtuel. Littéraire, pour tout dire. Mais pour dire quoi ? C’est là qu’il devient judicieux de s’interroger sur l’art et la manière d’écrire un roman utopique. Mais au fait. De quoi parle-t-on au juste. En quoi par exemple un roman utopique se différencie-t-il d’un roman dystopique ?

D’une certaine façon, si l’utopie est l’avers d’une pièce, la dystopie est son revers. L’une et l’autre parlent de la même chose, mais d’un point de vue opposé. Si l’une traite de ce qui se passerait si tout était bien, l’autre traite de ce qui se passerait si tout était mal. En bref, comment peut-on procéder pour écrire un roman utopique, pourquoi le faire et que peut-on en attendre.

C’est quoi un roman utopique ?

Définition de l'utopie - coollibri.com
Définition de l’utopie – coollibri.com

Définition de l’utopie

Poser cette question comme préalable, cela revient à se demander ce qu’on entend par utopie. Si l’on s’en tient aux dictionnaires, le Larousse explique que le mot vient de Utopia et a été créé par Thomas More à partir du grec « Ou », non, et « Topos », lieu. Autrement dit, Utopia est un lieu qui n’existe pas. 

Si on laisse de côté Thomas More, le Larousse donne alors deux sens à l’utopie. Très proche l’un de l’autre, à vrai dire. L’utopie c’est donc tout d’abord :

Une construction imaginaire et rigoureuse d’une société, qui constitue, par rapport à celui qui la réalise, un idéal ou un contre idéal. 

Mais encore, ajoute-t-il, c’est :

Un projet dont la réalisation est impossible, conception imaginaire. 

La premier sens donné est vaste et ambitieux, le second, est limité et est une manière de décrier une intention. Pour notre part, on s’en tiendra ici au premier sens. Mais pour mieux en cerner les tenants et aboutissants, il convient de faire un petit détour par ce qu’il faut entendre par dystopie.

Définition de la dystopie

Quoique le Larousse dans ce cas de figure soit beaucoup moins prolixe, voire même manque un peu d’imagination. Pour lui en effet, une dystopie, c’est :

Une société imaginaire régie par un pouvoir totalitaire ou une idéologie …

Bof ! On peut trouver mieux et plus explicite. Pour le Robert, par exemple, une dystopie, c’est  :

Un récit de fiction qui décrit un monde utopique sombre. « 1984 », de Georges Orwell, est une dystopie. 

La définition nous parait beaucoup plus juste. En outre, elle règle le problème d’un éventuel contre sens. Au fond, qu’est-ce que c’est qu’une dystopie ? Ce n’est, finalement, rien d’autre qu’une utopie malheureuse ou catastrophique. Ce qui nous renvoie à la question de savoir dans quels buts  on peut bien écrire un roman utopique.

Pourquoi écrire un roman utopique ?

Exorciser un vécu insatisfaisant

La première raison pour écrire un roman utopique vient du fait, chaque jour éprouvé, d’un vécu insatisfaisant. Tout heurte dans la manière dont ce vécu est ressenti. On n’aime pas les attitudes les plus courantes qui le traversent. On n’aime pas les règles qui le régissent. Que ces règles soient explicites ou implicites. On n’aime pas les valeurs qui le dominent. Alors, on veut imaginer autre chose.

Quand on parle de management toxique, par exemple, il est clair qu’il constitue un élément de choix de ce vécu insatisfaisant. Et il est de taille, car le travail en entreprise sur lequel s’exerce ce management occupe un nombre incalculable de personnes. Les statistiques qui en décrivent les effets dévastateurs en termes de santé physique et mentale sont innombrables et croissent sans cesse.

Vécu insatisfaisant et management toxique

Mais que faut-il entendre précisément par management toxique ? Pour un site de spécialistes comme Médecin Direct, le management toxique, c’est un mode d’organisation dans lequel :

Le manager peut s’avérer envahissant, dénigrant ou même agressif envers son équipe.

Encore ne s’agit-il là que d’une manifestation qui ne représente sans doute que la pointe d’un iceberg. Le processus qui l’installe et permet son développement peut naturellement faire l’objet d’un schéma narratif.

Exemples de management toxique

C’est celui-là même qui a vraiment lancé en son temps la carrière littéraire d’un auteur aujourd’hui bien installé au cœur de la République des lettres tel que Amélie Nothomb. Elle le doit en effet pour l’essentiel à son 7ème roman, intitulé « Stupeur et Tremblements », paru en 1999. Il a, d’ailleurs, été justement récompensé par le grand prix du roman de l’Académie française.

Sous une forme autobiographique, elle y raconte ni plus ni moins que sa mise au placard, après moult vexations, par la hiérarchie de l’entreprise japonaise dans laquelle elle a voulu travailler. Pas besoin d’aller au Japon pour connaître les mêmes mésaventures.

Delphine de Vigan, entre autres, rapporte dans son roman, intitulé « Les heures souterraines », paru en 2009, des attitudes et des comportements à peu près similaires. En tout cas, comparables.

Dans la même veine, on peut citer encore un autre roman, paru à la même époque, celui de Pierre Lemaitre qui dans « Cadres Noirs » adopte le schéma narratif propre aux polars pour raconter l’histoire d’un DRH au chômage qu’on manipule et qui finit par se venger violemment de ses manipulateurs.

Donner corps à un monde intérieur différent - coollibri.com
Donner corps à un monde intérieur différent – coollibri.com

Donner corps à un monde intérieur différent

Sur les bases de ce qui heurte, on construit alors un autre monde. Personnel. On ne cherche plus à décrire un processus malveillant et on se concentre plutôt sur ce qui se passerait « Si ». Comme dans le célèbre poème de Rudyard Kipling.

Il commence ainsi selon la traduction qu’en a faite André Maurois :

Si tu peux voir détruit l’ouvrage de ta vie

Et sans dire un seul mot te mettre à rebâtir,

Ou perdre en un seul coup le gain de cent parties

Sans un geste et sans un soupir ;

Si tu peux être amant sans être fou

d’amour,

Si tu peux être fort sans cesser d’être

tendre, 

….

Tu seras un homme mon fils

 

C’est toujours le même environnement, mais ce ne sont plus les mêmes attitudes, ce ne sont plus les mêmes règles et ce ne sont plus les mêmes valeurs. On admet tout simplement que dès lors qu’on ne peut rien sur le monde qui nous entoure, il convient de s’appliquer plutôt à transformer le regard que l’on porte sur lui de telle façon que l’on peut mieux y vivre. 

Clefs pour mieux vivre au XIXème siècle

Une bonne clef d’introduction à cet univers peut être le poème écrit par Rudyard Kipling en 1895. Il n’y est pas question de changer le monde, mais essentiellement de se changer soi-même. C’est à la fois plus simple, mais toujours compliqué à mettre en œuvre.

Ce que dit Rudyard Kipling dans ce poème, ce ne sont au fond ni plus ni moins que ce qu’ont dit – car ils ont peu écrit en tant que tels – les philosophes de l’Antiquité.

Un bon point d’entrée pour ce qui les concerne est constitué par les « Pensées pour moi-même » de l’empereur Marc Aurèle (121-180) et le manuel d’Epictète qui lui est souvent associé.

Pour Pierre Hadot (1922-2010) qui en est l’incontestable spécialiste, la philosophie antique, celle des stoïciens, dont Rudyard Kipling, n’est au fond qu’un continuateur, celle d’Epicure ou celle de Platon, est avant tout un ensemble d’exercices spirituels, mentaux ou pratiques destinés à aider à suivre un certain ensemble de règles de vie. 

De fait, pour Pierre Hadot, auteur, entre autres, du remarquable « La philosophie comme manière de vivre  » :

L’exercice spirituel (est) une pratique volontaire, personnelle, destinée à opérer une transformation de l’individu, une transformation de soi.

Clefs pour mieux vivre dans l’Antiquité

Le grand avantage de cette approche, c’est qu’elle ne suppose pas d’adhésion à un système. Elle est avant tout un ensemble de questions réponses, bien concret, dont l’objet est la formation à la vie comme elle va, plus que l’information de celui qui s’y expose. 

On comprend dès lors qu’il n’est pas sans intérêt de s’emparer de cette problématique pour en faire le support d’un narratif pouvant prendre de multiples formes telles que celles de notas à la manière de l’écrivain colombien Nicolas Gomez Davila, de contes, d’autofictions et bien sûr, de romans dits d’apprentissage ou d’éducation.

Le chef d’œuvre de Goethe « Les années d’apprentissage du jeune Werther » en est un bon exemple. On peut lui préférer des ouvrages plus actuels comme la série des « Claudine » de Colette. Ou encore l’ambitieuse fresque intitulée « Jean-Christophe » d’un auteur aujourd’hui bien oublié, Romain Rolland, à tort, car on lui doit, notamment, la notion de sentiment océanique, objet d’une longue correspondance avec Sigmund Freud

Donner corps à un univers imaginaire différent

Donner corps à un univers imaginaire différent - coollibri.com
Donner corps à un univers imaginaire différent – coollibri.com

Là, il s’agit de montrer qu’on peut vivre vraiment autrement que la plupart des gens. De nombreuses expériences, notamment communautaires, ont été faites dans ce sens. En général, elles s’appuient sur les écrits d’auteurs inspirés.

Utopistes du XIXème et XXème siècle

Robert Owen écrit, par exemple, en 1813, « Une nouvelle conception de la société » et rachète en 1824, une colonie aux Etats-Unis, terre par excellence à cette époque d’expérimentations sociales en tout genre, et inaugure la même année New Harmony où plusieurs centaines de personnes vont essayer de vivre selon sa doctrine. Comme souvent, l’expérience tourne court et s’arrête au bout de trois ans. 

A noter que pour l’essentiel tout ce qui s’écrit à ce sujet vise à mettre en pratique les principes d’égalité, de fraternité et de liberté. Ainsi, entre autres, d’Etienne Cabet avec son « Voyage en Icarie » et de Charles Fourier avec son « Nouveau monde industriel et sociétaire ». De son côté, Jean-Baptiste Godin, à l’origine des cuisinières Godin,  s’en inspirera pour créer son familistère de Guise. Il survivra presque intact jusqu’en 1968. 

Sous la direction de Laurent Testot, une vingtaine de contributeurs ont fait le point sur toutes ces expériences au cours des âges et principalement au XIXème et au XXème siècle dans un ouvrage très bien documenté intitulé « Histoire des Utopies : 3000 ans de rêves ». Ce dernier constitue une mine d’informations pour qui veut se jeter à son tour dans l’écriture romancée ou non d’une nouvelle société.

Utopistes du XXIème siècle

Cela dit, l’utopie se porte toujours aussi bien au XXIème siècle. A côté des expériences antérieures qui ont réussi à survivre comme par exemple la communauté d’Auroville en Inde, d’autres ont surgi là où on ne les attendait pas forcément. En particulier, dans la Silicon Valley et en Argentine.

Rendu célèbre par ses apparitions avec une tronçonneuse, Javier Milei est représentatif d’un courant libertaire plus actif que jamais. Ses idées sont détaillées par Luis Fernando Tejada Yepes dans un ouvrage paru à la fin de 2024,  Javier Milei : les idées libertaires

Ce courant a été initié par la philosophe Ayn Rand (1905 -1982), d’origine russe naturalisée américaine, et elle en a exposé les principes dans deux romans clefs « La Grève » et « Atlas Struggled » datant des années 50. Ses idées ont bien prospéré puisqu’outre l’expérience politique conduite par Javier Miléi, elle a donné lieu à l’émergence de communautés telle que celle de Noisebridge, fondée en 2007 à San Francisco, par deux hackers. 

A l’opposé, fasciné par la Silicon Valley, Alain Damasio, né en 1969, s’interroge avec talent, sur ce que tout cela peut signifier et engendrer, dans deux romans, un  roman de fantasy, « La horde du contrevent » et un autre science fiction, « Les furtifs « . Il revient sur ce même thème dans un essai, mi- documentaire, mi- roman, intitulé justement « Vallée du silicium », paru en 2024.

Comment écrire un roman utopique ?

Faire une recherche documentaire ciblée

Faire une recherche documentaire ciblée - coollibri.com
Faire une recherche documentaire ciblée – coollibri.com

Ce bref tour d’horizon des idées et des expériences utopiques suffit à éclairer la voie pour se lancer dans l’écriture d’un roman utopique pour peu que ces idées et expériences en nourrissent l’envie et débouchent sur une recherche documentaire plus approfondie.

On peut, également, orienter cette recherche vers les nombreuses communautés intentionnelles ou vocationnelles. Elles ne visent pas particulièrement à changer le monde dans son ensemble, mais plus simplement à rassembler, ici et maintenant, des personnes désireuses de vivre dans un même cadre choisi. 

Chacun y conserve sa liberté, mais y adopte un mode de vie commun favorisant, par exemple, l’autonomie, le partage et la convivialité. C’est dans cette perspective qu’a été lancé, par exemple, en 2007, le mouvement Colibris par Pierre Rhabi. Son site propose une carte avec plus de 1000 « oasis » et habitats participatifs en France. 

Une autre piste intéressante à suivre est celle ouverte par la Foundation for Intentionnal Comunity  (FIC) créée en 1986 et qui recense pas moins de 1200 communautés intentionnelles à travers le monde. Leur nombre a pratiquement doublé entre 2010 et 2016 et la liste est loin d’être exhaustive. 

Ces évolutions soulignent en tout cas une évidente appétence  pour autre manière de vivre et nul doute que la technique romanesque constitue un excellent moyen d’en imaginer tous les scénarios.

Mettre en scène une dystopie

Une bonne manière de commencer un roman utopique est de débuter par la description détaillée d’une dystopie. Autrement dit, on commence par pousser les tendances présentes observées jusqu’à leur extrême limite.

Que devient, par exemple, un monde dans lequel plus personne ne fait confiance à personne et où chacun est prêt à se faire justice lui-même ? Que devient un monde où les déchets sont tels qu’on ne parvient plus à les maîtriser et qu’ils finissent par tout polluer ? Etc. 

Cela peut conduire évidemment à la description d’un monde post apocalyptique. Le romancier finlandais, Arto Paasilinna, un des écrivains finlandais les plus connus au monde avec Mika Waltari, l’auteur de « Sinoué l’égyptien », et Tove Jansonn, la créatrice des Moomins, a écrit dans cette veine un roman intitulé « Le cantique de l’apocalypse joyeuse », publié en 1992.

Pas vraiment la traduction exacte de son titre finnois « Maail man paras kylä », plus proche de « Le plus beau des villages ». Mais, peut-être plus proche aussi des intentions des protagonistes. Le roman décrit ainsi une communauté villageoise qui se développe peu à peu sur des bases finalement joyeuses  qui sont celles, ni plus ni moins, du sens commun.

Le fait est que l’oubli de ce sens commun a conduit à la destruction de toutes les structures institutionnelles nationales et internationales du fait de l’éclatement jugé improbable, par les responsables du moment, mais parfaitement inconsidéré et irresponsable, d’une troisième guerre mondiale.

Donner les raisons qui conduisent à l’apocalypse

Avec ce dernier exemple, on comprend que l ‘analyse des causes est fondamentale car c’est à partir de cette analyse qu’il sera possible d’imaginer un autre monde d’où ces causes auront disparu. 

Dans le cas du « plus beau des villages », c’est la perte du sens commun qui a conduit au désastre, mais aussi la course au gigantisme et le poids des idéologies. De sorte que lorsque du fait de son développement et de son attractivité d’autres communes cherchent à s’y agréger, ses fondateurs s’y refusent et s’imposent des limites  à son extension.

Ce n’est là au fond que l’application des thèses développées par Ernst Schumacher  (1911 -1977) dans son livre « Small is beautiful » paru en 1973 et devenu un bestseller. Thèses dont l’inspiration lui est venu, en vérité, grâce à la lecture des écrits de Léopold Kohr (1909-1994), génial précurseur, pour lequel toute croissance excessive des organisations, publiques ou privées, conduit inexorablement à leur destruction. Ce n’est là qu’une question de temps. Seule la « petitesse » permet de durer.

Cette façon de voir a été développé sous forme d’essai romancé notamment par Pierre Thuillier (1932-1998) dans un livre remarquable paru en 1995, intitulé « La grande implosion. Rapport sur l’effondrement de l’Occident 1999-2002 ». 

S’inspirer des exemples passés

Au-delà de ces exemples romanesques ou de ces sources documentaires, il n’est pas inutile de relire, entre autres, ces monuments utopiques que sont « Utopia » de Thomas More (1478-1535), « 1984 » de Georges Orwell (1903-1950), « Le meilleur des mondes  » d’Aldous Huxley (1894-1963) et plus récemment  » Les furtifs  » d’Alain Damasio, né en 1969, ou encore « Le théâtre des opérations, journal métaphysique et polémique » de Maurice G, Dantec (1959-2016), paru en 1999. 

Ce qui est particulièrement intéressant avec ce dernier, c’est que son livre est une sorte d’essai hybride qu’il présente ainsi :

Mais qu’est-ce précisément ce qu’est en train de  produire en parallèle cet objet étrange, ni journal intime, ni critique de l’actualité, ni essai critique, ni pamphlet philosophique, ni acte de sabotage moral, ni acte de foi, et pourtant un peu de tout ça en même temps.

Ecrire un roman utopique, c’est écrire un scénario du futur 

Compte tenu de ses prolégomènes, de ses attendus et de ses effets, un roman utopique réussi n’est jamais neutre. Car en vérité, ce qu’il propose c’est un scénario du futur parfaitement crédible.

Ecrire un roman utopique est-il bien utile ?

La question qu’on peut naturellement se poser, c’est bien évidemment de savoir si c’est bien utile. Après tout, crédible ou pas, cela n’en reste pas moins qu’une possibilité qui s’ajoute à d’autres tout aussi crédibles et peut-être plus réjouissantes.  

Peu importe, car avant la réflexion, le but d’un roman, c’est d’abord et en premier lieu de divertir et tant mieux si après coup, il surprend et  en plus, fait réfléchir. C’est là que se révèle toute la puissance du roman. 

« Utopia », « 1984 », « le meilleur des mondes » n’ont rien changé à l’ordre des choses. Thomas More, tout chancelier d’Henri VIII qu’il était, a fini décapité, Georges Orwell après une vie militante assez désespérante, meurt de tuberculose et sa veuve peine à lui trouver un cimetière pour l’ y enterrer. Quant à Aldous Huxley, malgré une existence plus scintillante -on pense plusieurs fois à lui pour lui décerner le Prix Nobel- il meurt d’un cancer de la gorge auquel il met fin, aidé de sa femme,  par une surdose de LSD.

Un roman utopique réussi est toujours un bon roman

Mais grâce à ces romans phares, on ne pourra pas dire que nous n’avions pas été prévenus et peut-être que ce simple avertissement suffit, finalement, à ce que le moment venu, on puisse faire l’économie d’un diagnostic pour aller droit à l’antidote.

Thomas More a souligné une fois pour toutes l’importance des utopies et leur nécessité. Georges Orwell a démontré la malfaisance des pouvoirs qui manipulent l’information et refont l’histoire à leur guise. Aldous Huxley a lui démontré ce qu’il y a encore de plus pernicieux dans leur volonté d’asservir les populations par des jeux ineptes.

Mais, fort heureusement, Léopold Kohr a juste rappelé que tout ce qui finit par ressembler par la taille à des dinosaures ne peut pas échapper par la force des choses à un destin comparable. Il suffit d’être patient.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.