Une séance de dédicaces n’est pas réservée qu’aux grands auteurs ou aux auteurs les plus connus. Comme on le voit faire dans les grandes librairies ou les salons du livre.  En fait, elle est très bien adaptée aux auteurs autoédités. A condition, toutefois, de savoir comment s’y prendre.

Et, vous savez quoi ? Ce n’est même pas compliqué ! Mais, pour vous faciliter les choses, on vous dit tout ce qu’il faut savoir pour lancer une campagne de dédicaces quand on est auteur autoédité.

 

 Une séance de dédicaces, c’est quoi ? 

Commençons par un retour sur les fondamentaux. On croit savoir et, en conséquence, on n’y réfléchit pas suffisamment. C’est bien dommage. Parce que prendre le temps de réfléchir à ce qu’est une séance de dédicaces, ça peut aider à éviter bien des erreurs.

 

La dédicace

Sur quelle page dédicacer un livre ?

Tout d’abord, arrêtons-nous un instant sur ce qu’est une dédicace. Une dédicace, ce sont quelques mots écrits, de la main de l’auteur, sous le regard du dédicataire ou de son représentant, sur la page de garde d’un des exemplaires de l’ouvrage qu’il vient, en général, de publier.

Mais, s’il a déjà publié plusieurs ouvrages, il peut être amené à faire une dédicace sur des exemplaires de ses ouvrages plus anciens. En la matière, c’est selon le bon vouloir de l’acheteur.

 

Sur quelle page dédicacer un livre ?
Sur quelle page dédicacer un livre ?

 

Ajoutons que celui-ci peut même vouloir une dédicace sur un exemplaire acheté depuis longtemps. Même si ça ne fait pas vraiment l’affaire de l’auteur, il convient, néanmoins, de répondre avec bonhomie à une telle demande. Enfin, notez bien que l’acheteur n’est pas forcément le lecteur.

 

Que dire dans une dédicace ?

Quant aux mots, ils sont de deux sortes. Ils peuvent être stéréotypés ou personnalisés. Cela permet d’avoir des idées de dédicaces. S’ils sont stéréotypés, l’auteur se contente alors d’une formule toute simple, du style « avec toute mon amitié », suivie de sa signature. Ou encore, « En souvenir de notre rencontre », suivi de la date de la séance de dédicaces et de la signature. 

S’ils sont personnalisés, l’auteur demande à l’acheteur, le prénom de la personne dédicataire, celui de son papa ou de sa maman, y ajoute une réflexion, sérieuse, amicale ou amusante, suivant la nature de la discussion qu’il a pu avoir avec.  Le tout naturellement suivi de sa signature.

 

La séance de dédicaces

Donc, une séance de dédicaces, c’est un moment, pouvant durer plusieurs heures, qu’un auteur, bien installé derrière une table, réserve aux acheteurs de son livre pour écrire quelques mots, stéréotypés ou personnalisés, à leur attention sur la page de garde d’un exemplaire de ce livre.

 

Une séance de dédicaces, pour quoi faire ?

On voit déjà les contraintes. En général, un auteur s’il aime écrire, ce n’est pas pour autant qu’il aime parler de ce qu’il écrit. Par timidité, plus que par incapacité. Pour certains auteurs, une séance de dédicaces peut donc être un obstacle redoutable. Or, pour le surmonter, il suffit de penser au pourquoi d’une séance de dédicaces. 

Reprenons le bilan établi par une autrice autoéditée qui a commencé à faire des séances de dédicaces en 2017. Cette année-là, elle a fait 39 séances de dédicaces, grâce auxquelles, elle a vendu 600 livres. Ces ventes lui ont rapporté près de 3000 € de bénéfices. Pas mal ! Bref, des séances de dédicaces, ça fait vendre les livres qu’on a écrit.

 

Une séance de dédicaces, pour quoi faire ?
Une séance de dédicaces, pour quoi faire ?

 

Car, il ne faut pas l’oublier, si on écrit c’est pour être publié, avoir des lecteurs et en tirer suffisamment de revenus pour espérer vivre, un jour, de sa plume.  Sans rien demander à personne. La liberté, quoi !

Revenons à notre bilan. En 2018, notre autrice de référence, a fait 40 séances de dédicaces qui lui ont permis de vendre 650 livres et de réaliser un bénéfice de 5600 €. Dernière année connue, 2019, le nombre de séances est passé à 47, les ventes à 770 et le bénéfice à 6900 €

Aujourd’hui, la vente de ses livres assure à notre autrice l’équivalent d’un smic mensuel. Et la moitié de cet équivalent smic provient des séances de dédicaces. 

Vous le voyez. Penser à ce résultat, obtenu en 3 ans, et qui n’est qu’un début, suffit à se motiver pour agir en conséquence et surmonter les obstacles qui peuvent vous paralyser. Alors, comment faire ?

 

Comment organiser une séance de dédicaces ? 

Date et lieu d’une séance de dédicaces. 

Organiser une séance de dédicaces, c’est d’abord, avoir une date et un lieu pour la faire. Aïe ! Aïe ! Il faut prendre son téléphone, rencontrer des gens, se déplacer, démarcher, en somme.

Eh oui, comme le fait un représentant de commerce.  Mais, il y a deux grosses différences. Vous faites ça pour vous et pour promouvoir un produit noble : votre livre. Cela pour être bien dans l’esprit qui convient avant de commencer.

Maintenant, qui allez-vous contacter et comment allez-vous procéder ? Pour réussir cette étape primordiale, il vous faut être méthodique. N’oubliez pas, c’est vous le demandeur et personne ne vous attend.

 

Comment faire pour contacter les personnes qu’il faut et obtenir leur accord ?

Définir sa cible

C’est l’évidence, mais ça va mieux en le disant, la première chose à faire, c’est de définir sa cible. Pour faire court, pas le peine de contacter la librairie à côté de chez soi ou celle où on l’habitude d’aller, si elles sont spécialisées dans des domaines qui n’ont rien à voir avec celui du livre que vous avez écrit. Accueil probablement sympa, parce que vous êtes client de l’une ou de l’autre, mais échec assuré quand même.

 

Comment faire pour contacter les personnes qu'il faut et obtenir leur accord ?
Comment faire pour contacter les personnes qu’il faut et obtenir leur accord ?

 

Et pourquoi pas la grande surface, un peu plus loin, et son rayon livres ? Cela marche bien plus souvent qu’on ne pense et les chefs de rayon de ces commerces apprécient, en général, l’animation que vous leur offrez gratuitement. D’autant plus que ça peut, en plus, leur rapporter. Sans compter qu’il y a des grandes surfaces comme la Fnac ou Cultura, pour qui c’est naturel.

 

Prévoir le versement d’une commission

Pourquoi et comment ? Mais, grâce à la commission que vous allez leur reverser sur chaque vente d’un des exemplaires de votre livre ! C’est un point à ne pas négliger. Globalement, son montant est de l’ordre de 30 % sur le montant hors taxes de votre livre.

Cela peut être moins, selon l’établissement et votre capacité de négociation, mais c’est toujours le cas.

 

Etre persévérant 

Comme tous les vendeurs le savent, le processus de vente commence quand on leur a dit non ou qu’on s’est montré indifférent à leur proposition. En résumé, ce qui compte, c’est votre détermination. C’est elle qu’on teste quand on ne  répond pas tout de suite positivement à votre proposition. Qui a envie d’avoir dans ses murs un vendeur à la mine triste et fatiguée parce qu’il se décourage à la première déconvenue ?

 

Grégoire Lacroix
Grégoire Lacroix

 

Par conséquent, n’hésitez pas à téléphoner, à relancer, à confirmer par mail et, le cas échéant, à vous déplacer. Dans la limite du raisonnable, bien sûr, et toujours aimablement. Car, ce qui n’est pas possible aujourd’hui, le sera peut-être demain. Pour cette raison, gardez donc la trace de toutes vos démarches. Pour ça, rien ne vaut un bon tableau Excel. Avec, par exemple, 4 colonnes : Qui – Quand – Quoi – Résultat.

 

Comment réussir une séance de dédicaces ?

Banco ! Super ! Vous avez obtenu votre séance de dédicaces. Tout s’est bien passé et cela a été beaucoup moins pénible que vous ne le pensiez. Et, mieux encore, vous en ressentez une certaine fierté.

Vous ne vous seriez jamais cru capable d’une telle performance. Oui, mais, ce n’est pas le moment de se relâcher. Une  séance de dédicaces, ça s’organise aussi.

Et, là, il vous faut soigner votre installation, vos contacts avec vos acheteurs et .. votre sortie.

 

S’installer

N’arrivez surtout pas le mains dans le poches ! Prévoyez différentes choses pour votre confort et celui des personnes que vous allez recevoir.

  • Une nappe type réunion sur la table où vous allez vous installer. C’est plutôt bien venu.

 

  • Y ajouter un petit présentoir pour mettre en avant un exemplaire de votre livre et les avis qui en parlent. C’est bien aussi.

 

  • Des affichettes, reprenant la couverture de votre livre, que vous allez mettre un peu partout, là où on vous autorise à le faire. C’est très bien.

 

  • Mais, n’oubliez pas le rouleau de scotch. ça peut toujours servir.

 

  • Et, puis, disposez sur votre table, et là où on vous l’aura permis, la vingtaine d’exemplaires que vous aurez amené avec vous.

 

Ah, avec le temps et les séances de dédicaces, vous en comprendrez l’utilité. Equipez-vous d’un petit charriot à roulettes pour transporter toutes vos affaires. Une bouteille d’eau ou un thermos de café, plus un en-cas, ça peut aussi être utile. Une séance de dédicaces, c’est long !

 

Présenter son livre

Maintenant, le plus dur. Comment faire avec vos « clients ». Pour cela, on peut se servir d’un acronyme, bien connu des vendeurs : l’acronyme AIDA. Facile à retenir puisqu’il renvoie à un opéra célèbre de Verdi. 

  • A : pour « attirer l’attention ». Vous êtes là, bien visible, mais ça ne suffit pas. Souriez aux personnes qui s’approchent ou dont vous vous approchez.

 

  • I : pour « susciter l’intérêt ». Posez, notamment, la question : « Avez-vous lu mon livre ? ».  Le reste suit.

 

  • D : pour « créer le désir ». « Voulez-vous que je vous dédicace un exemplaire » ou bien  » A qui voulez-vous que je dédicace votre exemplaire ».

 

  • A : pour « passer à l’acte ». Là, soit vous encaissez vous-même la vente de l’exemplaire de votre livre, soit vous incitez votre visiteur à se rendre à la caisse de votre hôte.

 

Bref, soyez actif.

 

S’en aller

Ne partez pas comme un voleur, une fois votre séance de dédicaces terminée.

  • Vérifiez avec votre hôte le nombre exact d’exemplaires vendus. C’est à partir de ce chiffre que vous établirez votre facture. Ce qui suppose, bien entendu, que vous ayez pris la peine d’avoir un numéro Siret. Et donc d’avoir choisi un statut.

 

  • Avant de partir, après avoir rangé vos affaires, remerciez une dernière fois votre hôte pour son accueil et proposez-lui une ou deux dates pour faire une nouvelle séance de dédicaces, un peu plus tard. C’est le secret de leur montée en puissance.

 

Derniers conseils 

Ils sont au nombre de quatre : 

  • Arrive un moment où il ne faut plus trop se poser de questions, ni essayer de tout prévoir. Lancez-vous et vous verrez bien. En tout cas, soyez sûr que vous saurez résoudre les problèmes au fur et à mesure qu’ils se poseront.

Tout simplement parce que vous voulez que votre séance de dédicaces soit une réussite.

 

  • Pour la même raison, ne cherchez pas à vous imposer à votre hôte. Si vous ne pouvez rien y changer, acceptez avec bonne grâce ses dates et l’emplacement qu’il vous réserve.

 

  • En ces temps de pandémie, rien ne vous interdit d’accompagner votre hôte dans la recherche de la réglementation applicable. Il vous en sera sûrement reconnaissant.

 

 

Et si vous doutiez encore de l’importance d’une dédicace, méditez un instant sur cette réflexion de Grégoire Lacroix, l’auteur du « penseur malgré lui » :

En matière de livres, j’ai un grand principe : je ne lis que ceux qui m’ont été dédicacés par l’auteur. Cela m’a mis à l’abri de Balzac, Proust et pas mal d’autres.

4 comments

    1. Bonjour Cassandre, et merci pour votre question.
      Peut-être cet article-ci vous sera t-il utile. N’hésitez pas à parcourir également les commentaires, je me permets de vous copier l’une de mes réponses qui pourra peut-être vous éclairer :

      Si vos ventes restent faibles, quelques dizaines d’exemplaires par exemple, une simple déclaration en BNC sera suffisante. La création d’une auto-entreprise n’est d’ailleurs même pas obligatoire dans ce cas-ci.
      Au-delà, il vous faudra impérativement créer votre auto ou micro-entreprise. Vous déclarerez alors vos bénéfices en BNC (activité libérale) ou BIC (activité commerciale) selon le domaine d’activité pour lequel vous aurez opté (autres créations artistiques, création de livres…). À noter que le plafond de chiffre d’affaires pour le BNC se limite à 70 000€. Au-delà il vous faudra changer de régime et passer en BIC.

      Du reste, si votre question portait sur la possibilité d’organiser une séance de dédicaces sans être déclaré, je ne saurais malheureusement pas vous aiguiller. N’hésitez pas à poser directement vos questions en librairie ou autre pour discuter de ce qui peut être fait. 🙂

  1. En temps que jeune auteur malgré mes 73 printemps, j’ai beaucoup appris à la lecture de vos conseils qu’il me tarde de mettre en application pour ma première séance de dédicaces. Sincères remerciements Gérard Leleu .

  2. Bonjour,
    Je pense qu’il vaut mieux par respect pour votre lecteur, la personne qui vous reçoit pour la dédicace d’être déclaré. Sinon, cela ressemble, enfin pour moi,la porte ouverte à une vente à la tête du client mais aussi prendre des risques face à la personne qui vous reçoit. La crédibilité dans ce domaine est très importante à mes yeux. Et puis se déclararer est valorisant et vous situe tout de suite dans la personne sérieuse. Vous savez quand on doute sur une personne, cela n’a plus de limite jusqu’à se demander si c’est bien lui qui a écrit l’ouvrage. Mon commentaire est valable pour une personne qui veut essayer de vivre de sa plume. Evidemment. Autrement, on le vend parmi ses amis, la famille. Ce n’est pas la même chose. Le tout est de savoir ce que l’on veut. Mais organiser des dédicaces dans un lieu public vous engage, à tout point de vue.

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