Allez, hop, le prologue, c’est comme une préface, une introduction ou un préambule. C’est ce qu’on dit. Quand on est pressé.

Et quand on l’est un peu moins, on fait référence au théâtre antique. Et on dit, le prologue, c’est ce que récitaient les acteurs sur scène en attendant que les retardataires aient fini de s’habiller. C’est sûr, tout ça, ça aide !

Façon de dire, évidement ! Alors, essayons d’y voir un peu plus clair. Et, commençons par affirmer que, précisément, un prologue n’est pas une préface, une intro ou un préambule.

Un prologue est un prologue. Point barre. Avec une fonction qui lui est propre.

 

Définition du prologue

Comme son étymologie l’indique, avec une clarté absolue, le prologue est un discours qui se place avant. En effet, la racine « pro » signifie « ce qui est avant », et les deux syllabes formant le mot « logos », « discours ». Bon, on a ainsi un texte qui se situe avant.

Pas après, ni pendant. Comme l’intro, le préambule ou une préface. En somme ! Pas vraiment. D’abord, parce que l’intro, le préambule ou la préface, et tiens, rajoutons aussi l’avant-propos, ont des fonctions bien à eux. 

Alors, en quoi le prologue est-il différent ? Eh bien, tout simplement parce qu’il fait partie de l’histoire qu’on va raconter juste après. De ce fait, à coup sûr, ce n’est ni un préambule, ni un avant-propos, ni une préface ! Oui, mais une introduction alors ? Eh bien non ! Une introduction débute une histoire, elle ne la précède pas. Et alors ? C’est tout comme ! 

 

Définition du prologue
Définition du prologue

 

Eh, non ! Le prologue est une narration séparée du texte principal qui permet de le replacer dans son contexte. Le prologue correspond, pour faire court, au « Il était une fois… » des contes. Par ailleurs, il a nécessairement un pendant : c’est-à- dire un épilogue, qu’on trouve tout à la fin. C’est le  » Et après ça, ils se marièrent et eurent beaucoup d’enfants » des mêmes contes.  

En bref, un prologue rappelle dans quel cadre, historique et géographique, le récit va se dérouler, avant de suivre les différentes étapes de son schéma narratif. Simple, non ? Et commode, en plus ! Car cela évite les flash-back, souvent pénibles, en cours de récit.

 

Ce qu’il faut savoir, en trois points, avant d’écrire un prologue 

D’abord, un prologue est court. Ce n’est pas un autre roman dans le roman ! Donc, 5 à 10 pages maxi pour un roman de 200 à 300 pages.

Car le prologue est une sorte de synthèse de ce qui a pu se passer dans les temps, plus ou moins longs, qui précèdent le début du récit proprement dit. Bien évidemment, cet historique ne concerne que les personnages du dit récit. Et, si on fait référence à la musique, on peut dire qu’un prologue est, par suite, à un roman ce qu’est une ouverture à une pièce musicale.

À quoi faut-il s’attacher dans un prologue ? L’idée, c’est qu’un prologue est une sorte de généalogie. On y décrit ce qui explique, au fond, que les différents personnages du récit vont agir comme ils vont le faire. On y parle donc de milieu, social et environnemental, de traditions familiales et de culture, etc.

En bref, on ne nait pas du hasard, les personnages comme le reste. 

Et si on doute encore de l’intérêt d’un prologue, il suffit de penser au début du célèbre roman de Gustave Flaubert, Salammbô. Tout le monde, ou presque, connait son fameux incipit :

C’était à Mégara, faubourg de Carthage, dans les jardins d’Hamilcar. 

Le traveling est magnifique. Vient ensuite la description d’une orgie. Dans laquelle se trouve mêlés des milliers de mercenaires. Bon, très bien, si on peut dire. Mais, qu’est-ce qu’ils font là ?

 

Gustave Flaubert
Gustave Flaubert

 

Flaubert s’est beaucoup documenté pour écrire son histoire. Et les mercenaires en question sont ceux qui ont été les acteurs de ce que l’Histoire a retenu comme étant la Guerre des Mercenaires contre Carthage.

Elle fait suite à la première Guerre punique et y trouve son origine. Et là, on regrette que Flaubert n’ait pas cru utile de faire un Prologue pour rappeler ce contexte. Il aurait aidé à mieux comprendre son récit. Sans avoir à faire de recherches.

 

COUVERTURE ROMAN SALAMMBÔ
Salammbô

 

Enfin, un prologue n’est pas figé. Pour l’écrire, on peut commencer, naturellement, par se servir du plan ou du synopsis qu’on a écrit juste avant de se lancer dans l’écriture de son roman. Mais, tout auteur le sait bien, les personnages ont la fâcheuse tendance à vivre leur vie sans s’occuper de leur créateur.

Et donc, l’histoire peut suivre des détours que personne n’avait imaginé à son début. Et surtout pas l’auteur ! Si donc on veut éviter une malencontreuse incohérence,  il ne faut pas oublier de réajuster le prologue en fonction du déroulement de l’histoire et de son épilogue final.

 

Rôle des paratextes 

Les prologues font partie de la catégorie des paratextes, comme les préambules, les préfaces, les avant-propos, les dédicaces ou les avertissements. Chacun a sa spécificité propre. C’est pourquoi il est parfaitement abusif d’en faire des synonymes

Mais, il est vrai qu’ils ont tous la même finalité : aider le lecteur à mieux apprécier sa lecture. On peut donc, si on pense que ça peut mieux l’aider, trouver chacun de ces paratextes dans un même livre.

On commencera, alors, en général, par la Préface, suivi de l’Avant-propos, puis du Préambule et de l’Avertissement, et enfin, on terminera, par le Prologue. Et tout ça avant de commencer à lire le livre proprement dit.

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