Le saviez-vous ? La France est le deuxième pays le plus gros consommateur de mangas. Tout de suite après le Japon et avant les Etats-Unis.

Ce qui n’est pas une mince chose quand la production de mangas atteint plusieurs dizaines de millions d’exemplaires par an et qu’elle constitue un secteur très florissant de l’édition. Même si ces dernières années, la cadence s’est un peu ralentie. Alors, comment faire pour devenir un auteur de mangas à succès, un mangaka ?

Eh bien, tout commence par un synopsis. Mais avant de voir en quoi cela consiste, et pour mieux comprendre comment faire, revenons un peu sur ce qu’est un manga. 

 

Définition et caractéristiques des mangas

 

Définition des mangas

 

En japonais, le mot « manga »est une combinaison du mot « ga » qui veut dire dessin et du mot « man » qui veut dire « image pour divertir et tracée à grands traits ». C’est une tradition au Japon, et c’est quelque chose qui a bien pris en France. On s’y intéresse depuis longtemps, mais son essor date du début des années 90 et après avoir un temps erré, entre le féminin et le masculin, son genre est devenu résolument masculin.

On dit donc un manga. Un manga est, par suite, une histoire racontée avec des dessins. Bref, une BD ?

 

Caractéristiques des mangas

 

La question mérite d’être posée. Car, précisément, un manga n’est pas une BD, même si cette dernière y ressemble beaucoup. En fait, les différences ne cessent de sauter aux yeux lorsqu’on compare ces deux modes d’expression :

  • Première grosse différence, un manga se lit de droite à gauche ! Pas toujours facile de s’y faire. Mais, c’est la marque du manga. Et ce n’est pas fini.

 

Définition des mangas
Définition des mangas

 

  • Un manga fait facilement entre 100 et 200 pages. On est donc loin des 40 pages habituelles des BD franco-belges. On voit tout de suite les implications que cela peut avoir en matière de récit.

 

  • Comme on l’a dit plus haut, manga vient de man, image un peu sommaire. De fait, le noir et le blanc y dominent, les traits sont bruts et l’expression des personnages y est très codée. En outre, le langage des personnages regorge d’onomatopées. Quant aux décors, ils y sont des plus réduits.

 

  • Puisqu’on vient de parler de l’expression codée des personnages, ajoutons que les codes du manga ne s’arrêtent pas à l’expression des personnages. En vérité, il y a un type de manga selon l’âge des lecteurs, leur sexe, le format adopté par l’éditeur et la thématique ou le style de l’histoire :
    • humour
    • mafia
    • bimbo
    • ou encore science-fiction, par exemple.

De ce fait, les mangas sont classés en séries. Comme la série Orange avec le personnage charismatique de Suwa Hiroto que tous les lycéens rêvent d’avoir comme camarade de classe.

 

les mangas sont classés en séries
les mangas sont classés en séries

 

  • Dernière chose. Le passage d’une scène à l’autre y est très brutal et on ne ménage guère les transitions entre les différents plans. En fait, le découpage d’un manga est très proche de ce qu’on peut trouver au cinéma.

Il se transforme, d’ailleurs, très facilement en anime, c’est-à-dire en film d’animation. Ce qui donne aussi une bonne indication sur sa conception.  

 

Le synopsis : point de départ de l’écriture d’un manga

 

Maintenant qu’on a une idée de ce qu’est l’esprit manga, naviguant entre libre expression et expression très codifiée, on peut plus facilement aborder la question de savoir comment on s’y prend pour en écrire un. Notons en passant, puisqu’on vient d’évoquer l’esprit manga, qu’un manga s’accompagne, en général, de toute une série de dérivés tels que costumes, jeux vidéo, etc. qui en accentuent l’effet. 

 

Un synopsis de manga, pourquoi faire ?

 

Soyons clair. Un synopsis de manga n’est pas un scénario de film ou de roman. Tout au plus un plan.

Et encore. Rappelons qu’un scénario correspond à quelque chose de très précis dans l’univers cinématographique. C’est ce qui sert à bâtir les scripts que les acteurs vont suivre sous la direction de leur réalisateur.

Comme l’esprit manga est très proche de l’esprit cinématographique, on pourrait donc penser qu’un synopsis de manga n’est, en définitive, qu’un scénario. Il n’en est rien. Car, un synopsis de manga est une sorte de brouillon qui permet à l’auteur de savoir où il en est, tout en le laissant libre de faire évoluer son histoire.

C’est ce qui le différencie aussi du synopsis d’un roman, beaucoup plus proche, quant à lui, d’un plan ou d’un scénario de roman, en bonne et due forme.

Bon, voyons ça de plus près, en commençant par se poser quelques questions. 

 

Les questions à se poser pour faire le synopsis d’un manga

Un manga n’est pas une série de textes illustrés par des images. Dans un manga, c’est l’image qui commande. En tant qu’auteur de manga, il faut donc pouvoir visualiser l’histoire qu’on veut raconter à ses lecteurs.

Pour cela, il faut commencer par répondre à 5 questions que résume bien l’acronyme QQOQC :

  • Qui ?  Qui est, d’abord, le personnage principal ? C’est par lui que l’histoire va prendre corps. C’est par ses yeux et par sa manière de penser que les lecteurs vont participer à son histoire.

Bien sûr, des personnages secondaires l’accompagnent et l’entourent. Soit pour l’aider, soit pour le faire échouer. Chacun doit être pouvoir être caractérisé de manière très lisible en tenant compte de la catégorie de mangas pour laquelle on écrit.

D’évidence, les personnages d’un manga pour les moins de 16 ans, ne sont pas ceux d’un manga pour les plus de 18 !

 

  • Quoi ? Quelle est la thématique retenue ? On voit bien les liens qui unissent cette question à la précédente. On ne parle pas de la même chose à un jeune public qu’à un public adulte.

Ce qui doit se faire sans préjugés, mais en s’efforçant de comprendre au mieux les attentes du public visé. Un public ado n’est pas encore un public adulte, mais ce n’est plus un public enfant.

 

Les questions à se poser pour faire le synopsis d'un manga
Les questions à se poser pour faire le synopsis d’un manga

 

  • ? Les mangas accordent assez peu d’importance aux décors. Ce n’est pas pour rien qu’ils sont en noir et blanc et que les plans se succèdent les uns aux autres à toute vitesse. Cela dit, il est quand même utile de parsemer l’histoire d’un nombre suffisant de repères pour que les lecteurs puissent la situer.

Une histoire qui se déroule au Japon, ce n’est tout de même pas la même chose que la même histoire se déroulant en région parisienne.

 

  • Quand ? Même remarque que pour le lieu de l’histoire. Les lecteurs doivent savoir si l’histoire se déroule dans le présent, le futur ou le passé. Dans cet univers ou dans un autre. Tout est permis.

Pourvu que cela reste cohérent. On peut, par exemple, imaginer un super héros avec des super pouvoirs, mais si c’est dans le passé, ces super pouvoirs sont magiques, si c’est dans le futur, ils sont high tech.

 

  • Comment ? Autrement dit, comment les personnages interagissent-ils les uns avec les autres. C’est affaire de psychologie et d’univers. D’où l’intérêt de bien répondre aux questions précédentes. Toujours pour rester cohérent. 

 

A quoi doit ressembler un synopsis de manga ?

Il est temps de voir, après tout cela, à quoi ressemble un synopsis de manga. Qu’on le prenne par un bout ou par un autre, globalement, c’est un texte, court, en quatre parties. N’oublions pas que sa finalité est de permettre à l’auteur du manga de ne pas se perdre dans son histoire.

Quant aux images, elles viendront après. Mais, quelques-unes peuvent, néanmoins, servir d’ancrage à la puissance narrative du synopsis. D’où dépend de son inspiration au moment où on écrit.

 

L’introduction d’un synopsis de manga

Comme toutes les introductions, l’introduction d’un synopsis de manga plante le décor. Tout va bien dans le meilleur des mondes où vivent et agissent le personnages principaux qui vont participer à l’histoire. Jusqu’à ce qu’un évènement survienne qui va bouleverser tout ce bel agencement.

 

Les évènements d’un synopsis de manga

Ce sont eux qui font l’histoire et les chapitres d’une histoire qui, ne l’oublions pas, peut faire 100 à 200 pages. Et ces évènements doivent, en plus, être suffisamment nombreux pour entretenir le rythme propre au manga. Ce qui en fait, d’ailleurs, son charme.

Car, avec un manga bien conçu on ne s’ennuie jamais. Attention, toutefois, à ne pas se laisser emporter par les dits évènements. L’ensemble doit rester cohérent du début jusqu’à la fin.

 

Le climax d’un synopsis de manga

C’est le temps fort des temps forts de l’histoire. Celui où le cœur des lecteurs doit s’arrêter de battre. Il y a un avant le climax et un après.

 

Le climax d’un synopsis de manga
Le climax d’un synopsis de manga

 

Avant, tout est encore possible. Après, plus rien n’est comme avant. Le héros a perdu définitivement sa bien-aimée.

La bataille engagée contre le groupe de méchants est perdue. Etc. On se demande bien comment tout cela va pouvoir finir.

 

La conclusion d’un synopsis de manga

Heureusement, rien n’est jamais définitif avec les héros. Les évènements qu’ils vivent ne sont jamais, finalement, que des péripéties qui les aident à grandir. Ce qui revient à dire qu’une bonne conclusion est toujours positive.

D’une manière ou d’une autre. On peut évidemment s’essayer à faire une « triste fin », cela a le mérite d’être original, mais c’est rarement vendeur. Et, ce n’est, bien évidemment, guère enthousiasmant.

Après tout, il y a assez d’histoires vraies pour ça.

 

Pour en savoir plus sur les mangas

Les mangas sont un genre à part qui a su acquérir ses lettres de noblesse. Cela a été particulièrement évident lors du salon de la BD qui s’est tenu à Angoulême en 2019. On a pu y voir, notamment, le célèbre mangaka Matsumoto.

On peut dire que la mangalisation de la France, déjà bien avancée en 2005, selon un spécialiste comme Gilles Ratier, y est désormais bien achevée.  

L’écriture d’un manga peut donc s’imposer si on en a l’esprit et le talent. Certes des éditeurs comme Glénat, Kana et Pika dominent ce segment de l’édition. Mais, d’une part, ils ne sont pas les seuls, et d’autre part, l’autoédition peut réserver, dans ce domaine, comme pour les autres, bien des surprises. 

Enfin, pour bien rester dans le coup d’un segment, à la fois traditionnel, mais aussi très évolutif, on peut toujours en suivre l’actualité avec des sites comme manga.news.com.

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