C’est quand même sympa de savoir que, quelle que soit notre façon d’écrire, elle a déjà été définie et catégorisée. C’est sympa parce que ça nous sort un peu de l’isolement qu’on pourrait ressentir quand on ne sait pas réellement si ce qu’on fait est valable, et si on est sur la bonne voie.
Souvent, mettre un mot sur un mécanisme personnel non identifié permet de se libérer de ses craintes et de lâcher prise. Ouf, c’est reconnu donc j’ai bon !
Mais si vous n’aimez pas entrer dans un cadre limitant, et que lire « type d’écrivain » vous donne de l’urticaire, retenez simplement que votre façon de faire est tout à fait légitime et c’est bien là le but de cet article.
Alors, explorons ensemble les différentes catégories d’écrivains :
L’architecte
Encore appelé le planificateur. Vous l’aurez compris, c’est celui qui structure son livre avant de l’écrire.
C’est pratique, oui c’est pratique parce que comme en peinture murale quand on “dégage les angles”, il ne reste plus qu’à remplir un espace parfaitement délimité. Et bien, c’est exactement la même chose avec un livre : les architectes pensent que plus le plan est précis, plus l’acte d’écriture en est facilité.
Pour un architecte de chantier, il est primordial que l’exécution soit absolument conforme au plan. En écriture, évidemment, on peut s’octroyer plus de liberté et modifier la structure si l’on décide qu’elle ne correspond pas aux attentes initiales.
Pour écrire un plan, il faut avoir effectué un travail de réflexion sur l’enjeu du livre : quelle question il pose et comment arriver à la réponse. Ensuite, on peut inventer le récit.
Il existe alors une trame qui s’applique absolument à tous les univers et qui est le CQQCOQP (c’est cucu c’est occupé, très facile à retenir.)
Dans un contexte narratif, on peut le décliner ainsi :
Qui, quoi, quand, où, pourquoi, comment, combien.
Cette trame permet de définir le temps de la narration, le nombre de personnages de l’intrigue, l’environnement culturel et temporel et enfin, l’histoire elle-même.
Et là, vous n’avez même pas encore posé un doigt sur le clavier que vous êtes déjà en train de créer et de concevoir la structure de votre roman.
Lorsque vous prendrez la plume, ce sera pour microséquencer chaque fragment de votre trame. Développer la personnalité de vos personnages l’un après l’autre, décrire chaque lieu un à un.
Ensuite, vous assemblerez votre plan à la manière d’un vêtement sur mesure.
On imagine facilement votre satisfaction à réunir les éléments qui s’emboîtent à la perfection !
L’explorateur
Ce type d’écrivain se laisse guider par sa main, démarre avec presque rien, quelques brides d’idées, et les couche en direct sur le papier. C’est une affaire d’imagination.
La vraie question c’est comment fait-on pour créer toute une histoire à partir de rien ?
La vacuité est forme et la forme est vacuité (soutra du cœur)
Autrement dit : du néant jaillit la source.
Pour les explorateurs, l’inspiration est la clé. Or elle se travaille tel un muscle. Il est nécessaire de maintenir une routine quotidienne d’écriture pour que surviennent les idées naturellement. Peut-être 200 mots, peut-être 1000 mots. Ou 1 heure ou une matinée.
Plus l’exercice sera régulier, plus la capacité à créer des histoires augmentera.
L’auteur de Games of Thrones, G.R.R.Martin, avait quant à lui réalisé un découpage des styles d’auteurs en 2 catégories : les architectes, et les jardiniers. Le deuxième groupe s’apparente aux explorateurs. Le jardinier plante une graine et la laisse germer, pour tout ce qui va en sortir, le bon et le mauvais.
Le principal avantage d’écrire en mode explorateur, c’est la spontanéité. A contrario, le manque de réflexion pourrait dénoter un souci du détail minoré.
Le troisième type d’écrivain va réconcilier tout le monde, c’est :
Le bricoleur
Le bricoleur est un testeur, un joueur de Tetris qui manipule son texte et n’hésite pas à découper, à déplacer. Il écrit de multiples versions brouillon du manuscrit final.
Souvent, les écrivains disent que “écrire, c’est réécrire”. Une version propre à être lue n’est aboutie qu’après de très nombreuses corrections. Non pas que la transcription définitive soit parfaite, il faut accepter que rien ne trouve complètement grâce aux yeux de l’écrivain. Mais la version transmise sera la plus acceptable possible pour être lue par un public.
Aussi, aux yeux du bricoleur, il n’est pas très important que le plan soit impeccable ni que l’inspiration soit permanente.
Car il y a un peu de l’architecte et aussi de l’explorateur en lui. Il fera bien volontiers appel à un correcteur, et des bêta-lecteurs pour s’assurer que le roman se tient.
Alors, vous avez trouvé votre type d’écrivain ?
Se connaître, c’est avancer plus vite. Et nous gageons qu’un des styles énoncés dans cet article vous ressemble. Vous pouvez aussi identifier votre style d’écriture pour comprendre encore mieux vos caractéristiques, car tout ceci vous aidera à écrire votre livre qui, nous l’espérons, sera fabriqué chez votre humble serviteur.
Je suis une auteure qui cumule les 3 casquettes, à pourcentage différent, mais votre article est très intéressant. merci à vous.