Les chiffres clés de l’édition viennent de tomber. Ceux concernant les habitudes de lecture, aussi. Pour l’essentiel, ils concernent 2022, mais pas tous.

Ce qu’il en ressort, c’est que l’océan des livres disponibles ne cesse d’enfler et que les habitudes de lecture, sans être bouleversées, évoluent de façon significative. D’où une question lancinante pour tout auteur soucieux d’avoir un lectorat, et si possible, un lectorat rémunérateur : comment attirer l’attention des lecteurs ?

Question d’autant plus lancinante quand on n’a aucun goût pour le marketing. Faut-il alors se résigner à de paisibles coulisses et laisser le temps rendre justice à son œuvre ?

Non, bien sûr ! Bien des choses peuvent être faites à peu de frais pour passer de l’ombre à la lumière. 

 

Une offre de livres disponibles considérable

Une offre de livres disponibles considérable
Une offre de livres disponibles considérable

Ce constat doit être dans toutes les têtes des auteurs qui cherchent à se faire publier et à vivre de leurs publications. D’après les statistiques les plus récentes, le stock de titres disponibles en 2022 dépasserait les 800 000. Il serait de 818 558, exactement ! La hausse est constante depuis plusieurs années. En 2007, par exemple, ce stock n’était que de 565000. 

Plus alarmant, ou plus rassurant, c’est selon, le nombre des nouveaux titres publiés en 2022 est lui aussi naturellement en hausse, et a atteint un niveau record de près de 70 000 nouveaux titres !

 

Les prescripteurs de livres, rois de la planète livres et de l’attention des lecteurs

Evidement, face à l’océan « livresque », l’acheteur potentiel a de quoi être découragé. Quel titre doit-il choisir ? Rien de plus désespérant que de se tromper. D’où le recours aux prescripteurs qu’on peut répartir entre les anciens ou traditionnels et les modernes, à base notamment, d’IA.

Les émissions de radio et de télé
Les émissions de radio et de télé

Les prescripteurs traditionnels pour attirer l’attention des lecteurs

Les magazines littéraires

Evidemment, ils jouent un rôle considérable auprès des lecteurs. A condition de les avoir en mains ! Ou, c’est plus moderne, sur son écran ! Gratuits, surtout pour les numériques et les « magazines télés » ou payants, pratiquement tous les « papiers », sauf les newsletters des éditeurs, on comprend pourquoi, ils sont ainsi très nombreux.

Sans oublier, bien sûr, les pages littéraires des revues généralistes.

Pas toujours facile, donc, de s’y retrouver. Alors, on se fie à ceux dont on a l’habitude. Ou aux critiques qu’on aime bien. Et on oublie les autres. Comme ils ne peuvent rendre compte de tout ce qui parait, qu’en outre ils le font en fonction de leur ligne éditoriale, elle-même en partie dictée par l’équilibre budgétaire du média qui les héberge, c’est peu de dire que ce n’est pas là la panacée. 

 

Les émissions de radio et de télé

Dans ce contexte, les émissions de radio qui parlent de livres peuvent se révéler bien utiles. Pourquoi ? Parce que même si on a, là aussi, des habitudes, on y arrive souvent par hasard en conduisant sa voiture, par exemple.

De sorte qu’en « tripotant » les bandes passantes des stations radio, il arrive qu’on tombe par hasard sur un entretien hyper intéressant entre un animateur et un auteur. Même chose d’ailleurs quand on passe par ennui, c’est fréquent, d’une chaîne télé à une autre. Et ce genre d’entretien aboutit quasi sûrement au passage à l’acte II, c’est-à-dire à la visite à sa librairie préférée ou au « clic » sur une plateforme spécialisée.

 

Les proches

Ce sont sans aucun doute les prescripteurs les plus actifs. Quand on est lecteur, qu’on partage ses lectures avec ses proches, eux-mêmes lecteurs, difficile de ne pas prêter attention aux livres qui les enthousiasment.

Mais, ce n’est pas toujours la meilleure voie à suivre. On peut être très proche et ne pas lire, mais alors pas du tout, la même chose. Pas grave ! La particularité du « proche », justement, c’est d’être proche ! Du moins, en principe.

Et par suite, d’être capable de donner de « bons tuyaux » sur de futures lectures à faire ou de livres à ne pas manquer. Compte tenu de ce qu’il connaît, naturellement,  des goûts du « proche » à qui il aime prodiguer ses conseils de lecture.

En général, d’une manière ou d’une autre, ça marche.

 

Les petits cartons des libraires

Les libraires, ça compte ! Et au moins de deux manières. Dans l’amoncellement de livres qui s’entassent sur les différentes tables d’une librairie, en général, sur plusieurs étages, certains sont plus visibles que d’autres. Ceux-là correspondent aux choix implicites ou aux préférences des libraires. 

Mais, il y a plus. Il y a les « petits cartons » des libraires. Ce sont les petits cartons signalant un livre en particulier où un libraire donne les raisons pour lesquelles il considère que ce peut être un bon choix de lecture. 

 

Les nouveaux prescripteurs pour attirer l’attention des lecteurs

Les influenceurs
Les influenceurs

Outre tous les prescripteurs traditionnels incitant à lire tel livre plutôt que tel autre, de nouveaux prescripteurs portés par la vague internet se sont multipliés ces dernières années.

 

Les algorithmes

Au premier rang de ces prescripteurs d’un nouveau genre, il faut citer les algorithmes de plus en plus puissants qui s’invitent sans crier gare sur les écrans des lecteurs potentiels. A partir de leurs innombrables « clics », dans les domaines les plus divers, les robots des big data isolent leurs préférences et leur proposent en permanence des choix de lecture, dès qu’ils se connectent sur leur plateforme favorite.

 

Les influenceurs

Il y a encore peu, ils n’existaient pas. Aujourd’hui, ils sont omniprésents. Où ça ? Sur les réseaux sociaux, bien sûr ! Et on sait combien les propos tenus par les uns et les autres auprès de leurs milliers de « followers » peuvent se traduire par des actions on ne peut plus concrètes. En l’occurrence, ici, le livre à lire absolument.

 

Les communautés

Dernier type de prescripteurs d’un nouveau genre, les communautés virtuelles, celles qui n’existent que par écrans interposés. N’importe qui s’y exprime et y donne son ressenti du moment. Pourquoi y fait-on attention ? Parce que les membres de la dite communauté partagent tous a priori les mêmes goûts. 

Dès lors, vive Tik Tok, Instagram, Facebook, Linkedin, ou mieux, Wattpad.

 

Quelle stratégie mettre en œuvre pour attirer l’attention des lecteurs ?

On comprend bien que si on fait partie de ces 70 000 et quelques auteurs publiés chaque année, on puisse se demander légitimement qui va pouvoir lire son livre, si on ne bénéficie d’aucune notoriété, ni d’aucun soutien de quiconque bien introduit dans le monde de l’édition.

Laisser faire son éditeur

Face au déluge de prescripteurs en tout genre, il est tentant de ne rien faire et de s’en remettre à son éditeur. Cela peut, à la rigueur, marcher si on est « cornaqué » par un éditeur qui se sent sûr de son coup et « qui en veut ». On voit le challenge !

Mais, la plupart du temps, ce n’est évidemment pas le cas. Et le livre publié dans ces conditions l’est un peu comme on jette une bouteille à la mer. C’est à peine mieux que le livre auto édité pour lequel l’auteur ne fait aucune action promotionnelle,  si ce n’est de le faire figurer dans la bibliothèque de la plateforme d’autoédition qu’il aura choisie. 

 

Faire un minimum d’actions promotionnelles pour attirer l’attention des lecteurs

Donc, si on veut gagner un peu d’argent avec son livre, ce qui est bien normal, après tout, tout travail mérite salaire, il faut faire un minimum d’actions promotionnelles. 

C’est, en réalité, peu de choses, et ça peut rapporter gros. Surtout quand on fait des séries. Dans ce cas, le premier livre crée une notoriété minimale dont profite le second et ainsi de suite. Le dernier publié relançant le premier et les suivants.

Il ne s’agit là que d’écrire sur le long terme ce que tout auteur, en principe, sait faire. Mais, on peut y ajouter quelques actions simples et ne demandant, somme toute, que peu d’efforts.

On peut, par exemple, organiser une séance de dédicaces dans la librairie où on a ses habitudes, participer à une émission d’une radio locale, ou encore, faire paraître une note de lecture dans un journal à la recherche de « copies ». Et bien  d’autres choses. A ce stade, tout est affaire de circonstances.

 

Agir en entrepreneur et en spécialiste du marketing

Ce n’est pas forcément très coûteux, mais, ça demande surtout beaucoup de temps. Et surtout, beaucoup de volonté et d’esprit marketing. Dans ce cas de figure, l’auteur troque son costume d’écrivain, avec sa veste aux coudes en cuir, pour le costume trois pièces du manager qui veut des résultats.

L’approche est alors strictement comptable avec le ROI comme inévitable corolaire. C’est quoi le ROI ? Rien à voir avec la monarchie, mais tout avec le Return On Investment. Bref, la rentabilité.  

 L’auteur manager se fixe alors un objectif de ventes et un plan d’actions à mener pour le réaliser. Et naturellement, le tout accompagné d’un budget approprié et d’un rétro-planning.

 

Ecrire un bon texte est-il nécessaire et suffisant pour attirer l’attention des lecteurs ?

Quand on adopte la logique managériale, le risque est de faire passer le texte au second plan. Ou plus exactement, il devient, purement et simplement, un « produit » que l’on veut le plus en phase possible avec le marché que l’on vise.

Ecrire un bon texte est-il nécessaire et suffisant pour attirer l'attention des lecteurs ?
Ecrire un bon texte est-il nécessaire et suffisant pour attirer l’attention des lecteurs ?

Ce qui signifie que le livre devenu produit doit avoir les caractéristiques attendues par son marché. Autrement dit, aussi bien quant à la forme qu’au fond. Ce qui veut dire, notamment, un livre :

  • Qui ne dépasse pas, en général, 150 pages.
  • Dont la couverture est colorée, en tout cas, attractive.
  • Avec un titre accrocheur, qu’on retient sans difficulté. 
  • Avec un contenu facile à lire. 
  • Proche autant que possible de préoccupations quotidiennes.
  • Au moins, divertissant, à défaut d’être immersif.

Vu sous cet angle, qu’est-ce qu’un bon texte ? On est tenté de répondre, un texte qui se vend. On vient de voir à quelles conditions. Mais, fort heureusement, tous les textes qui se vendent ne sont pas forcément bons et bien des textes qui ne se vendent pas sont néanmoins excellents. 

Par conséquent, si écrire un bon texte n’est absolument pas nécessaire pour qu’il se vende, cela reste quand même plus que suffisant pour qu’on le lise avec plaisir.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.