Depuis une dizaine d’années, la new romance fait un tabac dans le secteur de l’édition. Belle source d’inspiration pour tous les auteurs cherchant à vivre de leur plume !

Facile ? On peut le penser à voir la foule de visiteurs qui se presse à chaque festival qui lui est consacré. Lecteurs et auteurs peuvent s’y rencontrer et parler de leur passion commune : la new romance.

Mais, pour pouvoir espérer en vivre, encore faut-il savoir de quoi il s’agit. Car la new romance obéit à des codes très précis. Commençons donc par le commencement. 

La new romance, c’est quoi ?

C’est un genre littéraire particulier. Et même, un sous-genre littéraire spécifique. Non pas qu’il s’agisse d’un genre « inférieur », mais en disant cela on veut simplement signifier que la new romance est une catégorie spécifique appartenant à la catégorie générale de la romance. Comme peuvent l’être, par exemple, la dark romance ou encore la romance fantasy. Pour ce qui est de cette dernière, les romans d’Aurélie Depraz en sont une bonne illustration.

Si la romance est, d’une manière générale, un roman d’amour, la new romance, on dit aussi romance contemporaine, est naturellement un roman d’amour. Mais, c’est un roman d’amour qui suit un schéma narratif très codifié. Toujours le même et sans réelle surprise pour le lecteur. De livre en livre, c’est, en fait, toujours le même livre qu’il lit, mais avec des variantes et des colorations différentes.

Quel est le style d’un livre de new romance ?

Auteurs à prétentions littéraires s’abstenir, car le style d’un livre de new romance est directement issu, si on peut dire, des historiettes qui pullulent sur Wattpad ou Reddit. D’ailleurs, les éditeurs de new romance  y « maraudent » périodiquement pour essayer d’y repérer les tendances et les auteurs qui « marchent ». 

Autrement dit, le style d’un livre de new romance est adapté à son public cible. En général, ce sont des jeunes femmes de 18 à 30 ans qui, habituellement, ne lisent pas. Ou très peu. L’écriture y est donc simple.

Ce qui signifie, notamment, que l’auteur, pour le coup, il est plus juste de dire, une autrice, va recourir principalement à des phrases courtes, à un usage prédominant du temps présent, à une utilisation non moins massive du pronom « je »  et à un vocabulaire usuel ou familier.

Et pour ce qui est de la touche finale stylistique, les auteures, en principe, car certaines s’y refusent, sans doute à tort, ne craignent pas d’y placer autant de clichés que nécessaires. Le fait est que loin d’être le signe d’un manque d’imagination, les clichés agissent sur les lectrices de la new romance comme autant de balises rassurantes leur signalant qu’elles se trouvent bien dans l’espace qu’elles aiment parcourir.

Quel est le schéma narratif habituel d’un livre de new romance ?

Maintenant qu’on sait qu’il ne faut pas se prendre la tête avec l’écriture d’un livre de new romance, quoiqu’il soit parfois extrêmement difficile d’écrire avec simplicité, reste à savoir ce qu’il faut y raconter. C’est le rôle du schéma narratif que de le structurer.

Les personnages de la romance contemporaine

Cette structuration tourne autour des personnages à mettre en scène, de l’environnement dans lequel on va les faire évoluer, des évènements qu’ils vont devoir vivre et de la manière dont l’histoire va se conclure.

Pour ce qui est des personnages, il faut distinguer les personnages principaux et les personnages secondaires. Les premiers sont les héros de l’histoire. « Elle  » et « Lui » sont des projections idéalisées des lectrices. Elles doivent pouvoir s’y identifier, mais en même temps, ne pas en avoir les défauts, ou être capables de les surmonter avec brio. Quant aux personnages secondaires, ce sont les faire valoir des premiers.

L’environnement de la romance contemporaine

L’environnement dans lequel évoluent les personnages de la new romance est délibérément contemporain. Les lectrices le connaissent parfaitement, car c’est leur environnement. Celui où elles passent le plus clair de leur temps et où il ne leur est guère permis de rêver. Ce à quoi leur livre de new romance va remédier.

Les caractéristiques de cet environnement permettent d’ailleurs de distinguer entre eux les livres de la new romance. On a ainsi, par exemple, l’office romance pour les histoires ayant pour cadre le bureau, le military romance, si ce cadre est militaire, ou encore le bikers romance, si tout se passe dans un milieu de motards.

Bien évidemment, il y en a plein d’autres.

Une histoire d’amour obligatoire

Dans un livre de new romance, c’est l’amour, mour, mour qui commande. C’est LE sujet central. Problème, c’est que ça ne vient pas tout seul et c’est pour ça que ça prend du temps à raconter. Et si on manque d’idées, on peut s’en tenir à quelques péripéties qui ont fait leur preuve comme, par exemple, le coup de foudre, le premier amour, l’ami-amant, etc.

Ah, et attention, « prudes », passez votre chemin. Dans un livre de new romance, on na pas froid aux yeux. Certes, il n’y a rien de porno, mais il y a quand même forcément  quelques scènes qui n’ont rien de suggestifs et qui montrent bien ce qu’il y a à voir sur la question. Après tout, pour ceux qui l’ignorerait, ce sont « Les 50 nuances de Grey » qui ont lancé la new romance.

Une fin toujours heureuse

Alors là, il n’y a pas photo. Malgré tous les obstacles qu’on a mis en travers du chemin des amoureux, différences sociales, handicap physique, traquenards des jaloux, etc., l’amour sort toujours vainqueur de toutes les épreuves auxquelles ils ont été soumis. 

De sorte que la fin d’un livre de new romance est pratiquement toujours une variante du type : « Et à la fin, ils se marièrent et eurent beaucoup d’enfants ».  Tout est bien donc qui finit bien. Si les yeux de la lectrice se mouillent en la lisant, c’est qu’elle est particulièrement bien réussie et que l’histoire a été bien menée.

Quelles sont les principales auteures de la new romance française ?

Les maîtres du genre romance contemporaine sont étasuniennes

Pas facile de rivaliser avec les Anna Todd,  les Christina Lauren et, bien sûr, la championne toute catégorie, l’auteur de la série des « 50 nuances de Grey », Erika Leonard James. toutes trustent les premières places dans les listes des meilleures ventes et sont d’origine américaine.

Pour ce qui est de la dernière, « les 50 nuances » lui ont rapporté plus de 100 millions de dollars. Quand à Anna Todd, c’est à elle que l’on doit la série romanesque After presque aussi célèbre que les 50 nuances.

Derrière Christina Lauren se cachent, en réalité, deux auteures, Christina Hobbs et Lauren Billings. Elles ont commencé leur carrière en écrivant chacune des fanfictions sur internet. Comme on peut s’y attendre, leur série des « Beautiful bastard  » cartonne.

Mais, les auteures françaises de new romance ne sont pas loin derrière 

C.S Quill

C.S Quill a été repérée par la communauté Fyctia. Depuis, le succès des romans de ses différentes séries Campus Drivers, ici le thème est on ne peut plus transparent, Prude ou Burning, ne se démentent pas. C.S Quill plutôt secrète sur son back ground se présente comme auteure et créatrice de mood. On peut suivre son actualité sur son site web : https://csquill.com/ et s’y abonner à sa newsletter. Cela dit, ce dernier n’est pas toujours actualisé en temps voulu. Mais, bon, il est quand même très complet.

Maloria Cassis

Maloria  Cassis est une mère de famille qui commencé dans la new romance en participant, elle aussi, à un concours sur Fictya. C’était il n’y a pas bien longtemps.  En 2017, exactement. Comme quoi le succès peut arriver très vite dans ce domaine. Elle aime s’inspirer de la pâtisserie, tout un programme, et des films de gangsters, le tout sur un mode plutôt drolatique. Sur son site web, on trouve bien sûr ses derniers romans comme, par exemple, « Comme une ombre au tableau » ou « Au péril de nos cœurs« , mais aussi tous les autres, en format papier ou e-book, qu’on peut acheter directement dans sa boutique.  Et même des goodies !

Morgane Moncomble

Morgane Moncomble, elle, s’est fait connaître en 2016 grâce à Wattpad. Pas encore trentenaire, elle publie aujourd’hui ses romances chez Hugo Publishing et elle en a écrit pas moins de 9 depuis ses débuts. En gros, un tous les ans, voire plus ! Ses deux derniers romans s’intitulent « True Colors » et « Un automne pour te pardonner« . Pour la petite histoire, Anna Todd lui a servi de modèle.

Céline Mancellon

Céline Mancellon est à 46 ans une auteure chevronnée de new romance et elle vit de sa plume depuis 2012. Cela dit, elle ne fait pas que de la new romance, elle donne aussi dans l’urban fantasy et ses loups garous l’ont bien aidé à se faire un nom.  Son « Temps de lune : mon ami le loup » lui a permis d’être nominée au prix Masterton en 2012, justement. Depuis lors, elle écrit sans cesse et sa liste d’ouvrages publiés, principalement chez Sharon Kena, mais aussi chez Milady, comprend pas moins de 32 romans, 7 recueils de nouvelles et 2 scénarios. Inspirée sans doute par la chanson de Lady Gaga, elle a notamment écrit toute une série de livres sous le titre de Bad Romance qui a rencontré un certain succès.

Ce qu’il faut en retenir 

Les romans de new romance sont les plus que  dignes successeurs de ce qu’on appelait autrefois les romans à l’eau de rose. Mais, il faut bien dire revus et corrigés car la new romance peut être parfois assez « trash ». Certes la fin est toujours heureuse, mais les péripéties pour y arriver peuvent être quelque fois assez rudes. Ainsi va la vie et les lectrices en demandent toujours plus.

On les comprend car la new romance se veut avant tout divertissante. Comme peuvent l’être les jeux vidéos dans lesquels les joueurs peuvent se projeter et en être les héros l’espace d’une partie.  A cet égard, des plateformes comme Wattpad ou Fyctia sont d’excellentes rampes de lancement qui permettent aux auteurs de tester, quasiment en temps réel, l’attrait de leurs histoires auprès de leur public cible. Et quand ça marche, à défaut de rapporter gros, ça peut donner la possibilité de vivre de sa plume. 

Cela dit, il est difficile d’imaginer que l’une quelconque de ces œuvres puissent figurer un jour dans une liste de classiques. Même de classiques au féminin ! Mais qui sait ! En tout cas, elles constituent un très bon témoignage sur les fantasmes que peut susciter une époque. De même, ce qui n’est pas mince, donner envie de lire toujours plus. Dans « La vie secrète des écrivains« , Guillaume Musso, auteur à succès s’il en est, ne fait-il pas dire à ses personnages :

« -Les gens ne lisent plus, c’est comme ça, affirma-t-il. Je nuançai :

– Les gens lisent peut-être différemment, mais ils lisent toujours. »