Les conseils pour créer des personnages de roman ne manquent pas. Ici, on vous propose des fiches à remplir ; là, 4 ou 5 étapes à franchir. Ils sont tous bons à prendre.

A force de les consulter, on finit par se faire une opinion et insensiblement, sans s’en rendre vraiment compte, on crée les personnages dont on a besoin pour écrire son roman. Oui, mais un héros de roman ? Une héroïne ?

Vous avez raison. Ce n’est pas tout à fait la même chose. Pour créer un personnage, on peut s’inspirer de la vie réelle.

Mais, pour ce qui est d’un héros de roman ou d’une héroïne, c’est évidemment beaucoup plus difficile. Par définition, on n’en rencontre pas tous les jours. Alors, comment faire et d’abord, pourquoi le faire ? Mais, avant cela…

 

Qu’est-ce que c’est qu’un héros ou une héroïne de roman ?

Personnage principal ou personnage hors norme ?

Dans tout roman, il y a des personnages. Des personnages principaux et des personnages secondaires. Certains sont très ordinaires, d’autres, franchement, hors normes.

Pour se faciliter la tâche, avant de se lancer dans l’écriture de son roman, on passe du temps à réfléchir à ce que vont être ses personnages. Et, pour cela, quand on est bien organisé, on fait des fiches. Mais, quoi qu’il en soit, le résultat, au bout du compte, c’est quelque chose qui ressemble à la Comédie humaine de Balzac.

 

 

La Comédie humaine de Balzac
La Comédie humaine de Balzac

C’est-à-dire, 4 à 6000 personnages, dont plus de 500 sont des « reparaissants« , répartis dans près d’une centaine d’ouvrages. Y-a-t-il pour autant des héros parmi eux ?

Oui, si on considère, un personnage principal comme un héros, non, si considère qu’un héros est un archétype. Et, très franchement, par commodité, mieux vaut ne pas mélanger les genres. Car, selon qu’on se focalise sur un personnage ou sur un héros, les attendus ne sont pas les mêmes.

D’un côté, on assiste à une comédie humaine, de l’autre, on s’élève à la hauteur d’un mythe.

 

Les attendus du héros ou de l’héroïne

Mais, tout d’abord, de qui parle-t-on quand on parle de héros, d’un héros ou d’une héroïne ? A vrai dire, peu importe. Le genre est unisexe.

On choisira de mettre en scène, l’un ou l’autre, suivant la conclusion à laquelle on veut parvenir. Car, lorsque les héros de roman sont là, en principe, il y a toujours une morale à leur histoire. Et, au minimum, une confrontation entre le Bien et le Mal. Cela dit, on peut distinguer deux sortes de héros de roman.

 

Le héros mythique

C’est celui de la première définition du dictionnaire. Le Larousse nous dit ainsi que le héros, c’est :

Un personnage légendaire à qui sont attribués des exploits extraordinaires.

Plus prolixe, pour « l’internaute », le héros est un demi-dieu qui se distingue par ses actions. Il donne comme exemple la mythologie grecque et ses nombreux héros et comme synonymes : surhomme et déesse.

Et, il ajoute, ce qui est intéressant, que le mot « héros » vient du latin « heros » qui lui-même vient du grec « hérôs »qui signifie « protecteur ».

 

la déesse Athéna
la déesse Athéna

De ce point de vue, nul doute que la déesse Athéna ne soit une héroïne au sens premier du mot. Protectrice de la ville grecque d’Athènes, la déesse symbolise, à elle seule, les vertus de sagesse, de force et de créativité, portées à leur plus haut niveau. Autrement dit à un niveau divin.

Bel exemple à suivre, c’est le rôle que joue un mythe. Du moins quand le mythe est positif. Et rien n’empêche de s’en inspirer pour créer un personnage de roman que l’on veut héroïque.

 

Le héros du quotidien

Fort heureusement, car cela paraît plus proche de ce qu’on vit, on peut aussi retenir une autre définition du dictionnaire. Le Larousse dit ainsi qu’après le Demi-dieu, le héros c’est :

Celui qui se distingue par ses exploits ou un courage extraordinaire (dans le domaine des armes).

Bon, c’est peut-être, encore, un peu limité. Merci au Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales (CNTRL), organisation créée par le CNRS en 2005, qui précise que le héros ou l’héroïne, c’est :

Un homme ou une femme qui incarne, dans un certain système de valeurs, un idéal de force d’âme et d’élévation morale. 

 

Ou encore :

Un homme ou une femme qui fait preuve, dans certaines circonstances, d’une grande abnégation.

 

Bref, on le voit, si on veut créer un héros qui se distingue d’un simple personnage, il faut lui attribuer des qualités qui, d’une manière ou d’une autre, sortent de l’ordinaire.

 

Créer un super-héros de roman

Ce qui nous amène au super-héros. Ni franchement humain, ni vraiment Demi-dieu à la mode antique. Le super-héros, c’est, notamment, le personnage central, par exemple, des « Marvel Comics » ou des « Detective Comics« . Suivant le contexte, on est en compagnie, entre autres, de Spider-Man, des Quatre Fantastiques ou  de Superman.

Ces super-héros ont des faiblesses comme les humains normaux, mais grâce à leurs super-pouvoirs, ils finissent immanquablement par sauver la planète et par accepter leur mission de protecteur du genre humain. Ça fait toujours du bien de pouvoir penser qu’il y a quelqu’un qui veille sur nous et que ce quelqu’un ne se distingue finalement de nous que par des super-pouvoirs que nous aurions pu, nous aussi, parfaitement avoir. Si, bien sûr, on avait pu avoir accès à la bonne potion magique ou parler leur langue secrète.

 

Superman
Superman

Au fond, le super-héros remplit auprès des lecteurs un rôle un peu comparable aux personnages des « romans d’amour« . Il redonne le moral et aide à voir la vie en rose. Ce n’est déjà pas si mal.

 

Comment une personne ordinaire peut devenir un héros de roman

Cependant, si les super-héros, les Dieux et les Déesses, les Héros de guerre ou les Héros du quotidien sont autant de cas particuliers qu’on admire ou dont on rêve ;  en tant que lecteur, on peut vouloir autre chose. Car, d’abord, on a bien peu chance de les rencontrer et, surtout, on voit mal comment ils peuvent réellement nous aider à transformer notre vie.  C’est là qu’interviennent les romans d’apprentissage. Les anglais les appellent les « conduct novels« .

La recette est toujours la même. Au début du roman, le futur héros est une personne très ordinaire. Semblable à des millions d’autres. Puis, après un certain nombre de rencontres ou d’évènements clés, qu’on peut qualifier d’initiatiques, cette personne devient un héros capable de se réaliser pleinement et de vivre une vie totalement différente de ce qu’elle avait pu initialement imaginer.

La perspective est totalement différente. L’objet du roman ou du livre n’est plus seulement de distraire ou de raconter une histoire, mais d’aider le lecteur à avoir une autre approche du monde dans lequel il vit. Et, cette approche est, naturellement, plus héroïque.

 

L'alchimiste de Paulo Coelho
L’alchimiste de Paulo Coelho

« L’alchimiste« , bestseller de Paulo Coelho, traduit en 80 langues, en fournit un bon exemple. C’est l’histoire d’un jeune berger qui part à la recherche d’un trésor. Évidemment, même si le chemin est au cœur du roman, le vrai trésor dont il s’agit est celui que chacun possède au fond de soi.

Le trouver, c’est donner vie à sa « légende personnelle« , autrement-dit, faire ce pour quoi on est réellement fait. Et, quand on y parvient, ce qui n’est pas simple, tant les obstacles à franchir sont nombreux, on peut se considérer comme un héros. Heureusement, pour se mettre en marche, comme Paulo Coelho dit à son jeune berger :

Quand on veut une chose, tout l’Univers conspire à nous permettre de réaliser notre rêve.

 

D’autres exemples de romans d’initiation ou de « conduct novels »

Le roman d’apprentissage ou d’initiation est un genre dans lequel beaucoup d’auteurs ont écrit leur chef d’œuvre. Il a fait la gloire de Paulo Coelho, peu connu avant la publication de « L’alchimiste ». Et, il a certainement contribué à fonder la notoriété d’auteurs connus aujourd’hui comme des auteurs classiques tels que Hermann Hesse, Thomas Mann, Jane Austen ou encore Gustave Flaubert.

On peut en citer bien d’autres, moins classiques et plus modernes, mais tout aussi « parlant » comme, par exemple, « Vendredi ou les limbes du Pacifique » de Michel Tournier ou « Balzac et la petite tailleuse chinoise » de Dai Sijje.

Ce qu’il importe de retenir, c’est qu’un roman d’apprentissage peut s’écrire en « creux » ou en « bosses ». On peut y mettre en avant, soit les échecs, soit les succès, du héros final. Car, les échecs sont aussi formateurs que les succès.

Voire même, dans certains cas, beaucoup plus. Faire comprendre comment l’alchimie héroïque opère, c’est ce qu’attend tout lecteur d’un auteur de roman d’apprentissage.

 

En bref

Il ne faut pas confondre personnages d’un roman et héros d’un roman. Les premiers animent une scène de genre, les seconds donnent une orientation de nature archétypale. Cette dernière peut n’être qu’un simple divertissement.

Ou un peu plus. Quand Bien et Mal s’affrontent, comme on le voit avec les histoires de Dieux, de Déesses et de Superhéros.

Dans une forme plus élaborée, le héros est le produit d’un cheminement intérieur et le résultat d’une série d’actions qui s’enchaînent et interagissent les unes avec les autres. A la fin du roman qui le met en scène, le personnage initial n’est plus le même et les épreuves qu’il a dû surmonter l’ont fait grandir. C’est pourquoi on parle, dans ce cas, de roman d’apprentissage.

Pour bien faire, il est donc conseillé de bien penser à l’avance au type de livre qu’on veut écrire.

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