Ah, les vacances ! Cela fait un moment que vous les attendez, que vous en rêvez même. C’est que, cette fois, vous avez pris les choses en mains. Pas question de « bronzer idiot » ! Vous avez réfléchi à votre destination et vous êtes bien décidé à faire de votre voyage quelque chose de mémorable. Et justement, vous vous demandez comment écrire un récit de voyage ?
Les photos sur votre smartphone, c’est bien, mais ce n’est pas toujours commode et cela finit par encombrer la mémoire de votre appareil. Au point qu’il se décharge, si vite, que vous êtes, sans cesse, en train de chercher une prise pour le recharger.
Pénible ! Pas grave, vous allez faire un superbe album photos à votre retour. Mhmm ! Pas mal fastidieux, aussi …
Donc, revenons-en au carnet de voyage et à comment écrire un récit de voyage.
Après tout, ce n’est pas si compliqué à faire, si vous vous y êtes préparé avant de partir et quel plaisir vous aurez à le feuilleter, année après année. Et puis qui sait, si vous en faites quelque chose de sublime ou de rare, pourquoi ne pas rejoindre la grande lignée des auteurs de récit de voyage comme Sarah Marquis.
Dans son livre « Sauvage par nature » publié en 2014, elle écrit :
« La nature ne se lit pas comme on a l’habitude de lire. Mais exactement à l’inverse. Il va falloir regarder pour comprendre ce qui manque, ce qui est de trop ou les signes qui vous conduisent à trouver les indices que vous recherchez. »
Alors comment se prépare-t-on à écrire un carnet de voyage ?
Comment s’en sert-on pendant le voyage ?
Comment fait-on pour trouver les indices qui vont nourrir votre récit ?
Et pour finir, quelles leçons de vie allez-vous en tirer ?
En bref, comment écrire un récit de voyage ?
Le carnet de voyage : qu’est-ce que c’est ?
Evidemment, vous pouvez toujours écrire avec votre ordi ou votre tablette. Avouez, tout de même, qu’en voyage, ce n’est pas vraiment pratique, surtout si vous avez décidé de partir sac au dos.
Vous allez donc devoir retravailler à l’ancienne : avec un carnet et un stylo.
Le choix du carnet
Le plaisir d’écrire un carnet de voyage commence avec le plaisir de chercher le bon carnet et le bon stylo. Qui n’a pas rêvé un jour sur le carnet de moleskine à couverture noire, bordée d’un élastique, qu’Hemingway avait l’habitude, paraît-il, d’emporter partout avec lui et sur lequel seraient nés la plupart de ses romans.
Pourtant, ce n’est là qu’une légende car la marque moleskine n’existait tout simplement pas à l’époque d’Hemingway, mais elle illustre bien le côté mythique ou symbolique du choix du carnet sur lequel vous allez retracer votre voyage. Il faut que vous l’aimiez et qu’il vous incite, jour après jour, à recréer ce que vous avez vécu et ressenti.
Quand l’auteur et designer reconnu, Stephen Bayley, parle de son carnet préféré, il dit que :
« C’est un plaisir d’écrire à l’intérieur. Ça nous donne l’impression d’écrire quelque chose de brillant. »
Il va vous suivre partout. Son format doit vous permettre de le glisser facilement dans une poche de valise ou de sac à dos et d’être toujours accessible. Sa couverture doit être discrète, souple et solide, en cuir ou en toile.
En tout cas, assurez-vous qu’elle soit agréable au toucher et qu’elle puisse être fermée par un élastique. Les pages doivent avoir des lignes ou des carreaux. Si cela vous gène pour vos dessins, vous pouvez également lui associer un carnet à dessins, sans lignes, dont vous collerez, le moment venu, les pages dans votre cahier de voyage.
Le choix du stylo
Le choix du carnet est une chose, le choix du stylo en est une autre. Choisir l’instrument avec lequel vous allez écrire s’apparente au choix de son instrument pour un musicien. Que préférez-vous ? Un stylo plume, un stylo bille ou un roller ? il faut qu’il soit littéralement à votre main. Jean-Christophe Rufin, écrivain à succès, est sans détours à ce sujet :
« J’ai une grande main, je n’aime pas les petits stylos. J’écris tous mes romans à la plume, la seule qui m’offre la fluidité. Le Bic ou le feutre freinent l’écriture et le roller n’est pas assez sensuel. »
Pour tout dire, avant de faire vos bagages, n’hésitez donc pas à essayer votre futur compagnon des bons et des mauvais jours.
S’inspirer du « scrapbooking »
Vous n’allez pas écrire un roman, ni un journal intime, mais un récit de voyage. Il faut que vous en rameniez les senteurs et les lumières, la chaleur et les émotions. Pour cela, gardez les traces de tout ce qui va représenter quelque chose pour vous et préservez ainsi vos souvenirs et vos ressentis.
Et puis, n’hésitez donc pas à faire du scrapbooking ou du créacollage avec votre carnet de façon à en faire une création originale mêlant textes, dessins, photos, tickets d’entrée, notes de restaurant, etc.
Chacune des pages de votre carnet de voyage va avoir une tonalité propre qui va pouvoir exprimer, durablement et en totalité, votre ressenti du moment.
Les grandes parties de votre carnet de voyage
Il y a, au fond, trois grandes parties dans un carnet de voyage :
- Une première partie est consacrée à ce qui précède le voyage et le prépare.
- Une seconde se rapporte au voyage proprement dit.
- Une troisième essaie d’en tirer les leçons.
Vous pouvez être tenté de vous dire qu’il sera toujours temps de les écrire à votre retour. Ce n’est pas une très bonne idée. Quand vous allez revenir, vous allez être accaparé par tout ce qui s’est accumulé pendant votre absence et qui réclame une réponse immédiate. Votre voyage va vite vous paraître bien lointain.
Il vaut mieux vous astreindre à écrire tous les jours quelque chose sur votre voyage, à la façon d’un diariste. En plus de l’écriture, ou à défaut, vous pouvez utiliser la kyrielle d’icônes et d’émoticônes bien commodes pour signifier un état, une humeur, avec un seul signe.
La préparation du voyage
Vous allez commencer votre récit de voyage en décrivant toute sa préparation. Cela concerne aussi bien les préparatifs, à proprement dit, que la manière dont vous rêvez de faire ce voyage ou les raisons qui vous ont poussé à le faire.
Pourquoi partir
A quand remonte l’idée de faire ce voyage ? Qu’est-ce qui vous y a incité ? Si c’est une rencontre, en quoi a-t-elle été déterminante pour vous ? Si c’est une lecture ou un reportage, par quoi avez-vous été réellement touché ? Finalement, qu’attendez-vous de ce voyage ? Comment le voyez-vous ?
Laurent Mauvignier, dans son livre « Continuer », publié en 2016, décrit bien cet instant qui précède, tout juste, celui où la décision est prise de partir. Et là, il s’agit de partir pour renouer les fils cassés entre une mère et son fils.
« Sybille entend distinctement sa voix qui dit oui, le répète et elle se précipite ; (…) elle a trois livres entre les mains, elle va dans sa chambre et les jette sur le lit. »
A partir de là, tout s’enchaîne très vite et son voyage en gardant l’esprit cheval dans les montagnes du Kirghizistan, seule avec son fils, s’organise.
S’organiser pour partir
Une des premières choses que vous allez faire, une fois prise votre décision de partir est de regarder sur une carte votre trajet, de votre point de départ à votre point d’arrivée.
Vous allez, ensuite, bien sûr, faire un calendrier prévisionnel et vous définir un certain nombre d’étapes. Pour chacune d’entre elles, vous allez noter les lieux incontournables à visiter et compléter votre information sur ceux-ci.
Selon vos choix, vous allez enfin faire le tour des agences de voyage pour réserver vos billets de transport au meilleur coût. Tous ces éléments font partie de votre voyage et méritent que vous en fassiez le récit.
Non seulement, parce que préparer un voyage, c’est déjà être parti, mais aussi, parce que vous allez à la rencontre des mille et un trucs qui facilitent un voyage et peuvent vous épargner une galère. Autant en garder le souvenir, non ?
Le voyage proprement dit.
Installer une routine
Ça y est ! Vous voilà en route ! Profitez de vos temps morts pour installer une routine. Sortez votre carnet et votre stylo et ne vous demandez plus comment écrire un récit de voyage. Allez-y !
Ramassez les témoins de votre passage, étiquettes, cartes de visite, etc. et insérez-les autant que possible dans votre carnet.
À vous de jouer ! Que ressentez-vous ? Qu’est-ce qui vous étonne ? Mettez une légende sous vos insertions. Ne vous créez pas de fausses obligations telles que : chaque jour, tant de lignes, tant de paragraphes … Ce qui importe, c’est votre régularité et le ressenti vrai, pas la quantité.
Varier la mise en page
Encore une fois, le temps vous est compté. Tout ce que vous pouvez faire pendant votre voyage, faites-le. Pensez donc à votre mise en page finale tout en écrivant vos textes et en insérant dans votre cahier tout ce qui est plein de sens à vos yeux. Respectez un cadre chronologique et dans ce cadre, n’hésitez pas à alterner vos modes d’expression.
Quand cela vous est possible, jouez sur la double page. Essayez d’avoir une vision panoramique de votre récit au jour le jour. Donnez-lui de la couleur, mais ne tombez pas dans l’incohérence et des associations criardes. Bref, donnez libre court à votre créativité, mais restez lisible !
Le retour d’expérience
Votre voyage est terminé ou sur le point de l’être. Vous n’en êtes plus à vous poser la question de savoir comment à écrire un récit de voyage. Votre carnet de voyage est bien rempli. Il y a des pages lumineuses, et il y en a d’autres qui le sont moins.
C’est ça les voyages ! Mais, au fond, qu’en avez-vous retiré ? Avez-vous trouvé ce que vous cherchiez, plus ou moins consciemment ? Profitez des temps morts sur le chemin du retour pour noter ce que vous avez aimé et ce que vous n’avez pas aimé.
Faire une check-list « voyage extérieur »
Et pourquoi ne pas faire une check-list ? Une double page pour ce que vous avez vu et une double page pour ce que vous avez ressenti. Quatre colonnes pour chacune des doubles pages.
Dans la première colonne de la première double page, notez les grandes catégories thématiques telles que, par exemple, les beaux-arts, les rencontres, les paysages, la logistique, ou ce qui vous parait le plus approprié.
Dans la deuxième colonne, écrivez ce que vous avez aimé et dans la troisième, ce que vous n’avez pas aimé. Réservez la quatrième colonne à des commentaires plus circonstanciés, si vous en éprouvez le besoin.
Faire une check-list « voyage intérieur »
Votre deuxième double page, réservez là à vos émotions, à vos sentiments et à votre cadre intellectuel. Qu’est-ce qui a changé en vous ou qu’est-ce qui, au contraire, s’est confirmé. « Investir dans les voyages, c’est investir en soi-même » a écrit Matthew Karsten, grand voyageur, s’il en est.
Il n’est pas le premier à avoir souligné, à sa manière, la dimension « initiatique » du voyage et il n’est sûrement pas le dernier.
Dans son célèbre récit » Le voyage en Orient « , Le grand écrivain Hermann Hesse, prix Nobel de littérature, est on ne peut plus clair quand il dit :
« Notre but n’était pas simplement l’Orient, ou plutôt : notre Orient n’était pas seulement un pays et quelque chose de géographique, c’était la patrie et la jeunesse de l’âme, il était partout et nulle part, c’était la synthèse de tous les temps« .
Comment écrire un récit de voyage pour être édité
Bon, votre cahier est bien plein, mais ce n’est pas un fichier que vous pouvez transmettre tel quel à un éditeur ou à un imprimeur. Il y a longtemps que l’idée d’écrire un livre vous tarabuste.
Vous avez consulté de nombreux sites tels que celui de CoolLibri pour voir comment faire et vous avez, notamment, lu son guide du débutant pour écrire un livre. Seulement voilà, jusqu’à présent, vous avez toujours buté sur le sujet de votre livre.
Alors, comment écrire un récit de voyage de telle façon qu’il puisse être publié ?
Désormais, vous avez la réponse. Vous savez comment structurer votre travail d’écriture et avec votre voyage, vous avez rassemblé toutes les ressources documentaires qui vous sont nécessaires.
Vous êtes au début du chemin qui peut vous mener sur les traces des classiques de la grandiose littérature de voyage dont Homère est un des pères les plus glorieux et où Jack Kerouac croise René Caillié et bien d’autres comme Robert Louis Stevenson ou Théodore Monod …
Super, vraiment bien expliqué, cela donne envie… Pour les prochaines vacances.