Devenir écrivain et se faire éditer n’est pas accessible à tous : c’est même souvent un vrai défi. Entre 3% et 5% des auteurs arrivent à signer un contrat avec une maison d’édition et à voir leur livre dans les rayons d’une librairie. Frustrés, les auteurs peuvent se mettre à chercher d’autres moyens de parvenir à leurs fins.
Il arrive alors que des maisons d’édition leur proposent avec complaisance d’éditer leur roman… mais leur demandent de l’argent en échange. Pourquoi ? Est-ce une bonne solution ? Nous allons éclairer pour vous les avantages et les inconvénients des maisons d’édition à compte d’auteur.
Édition à compte d’auteur : la définition
La principale chose à savoir, c’est que l’édition à compte d’auteur n’est pas une vraie forme d’édition.
Ce que dit la loi sur le contrat d’édition
L’article L.132-2 du Code de la Propriété intellectuelle l’affirme :
« Ne constitue pas un contrat d’édition, au sens de l’article L. 132-1, le contrat dit à compte d’auteur. Par un tel contrat, l’auteur ou ses ayants droit versent à l’éditeur une rémunération convenue, à charge par ce dernier de fabriquer en nombre, dans la forme et suivant les modes d’expression déterminés au contrat, des exemplaires de l’oeuvre et d’en assurer la publication et la diffusion. Ce contrat constitue un louage d’ouvrage régi par la convention, les usages et les dispositions des articles 1787 et suivants du code civil ».
La formule « Vanity press » qu’est-ce que c’est ?
Qu’est-ce que cela signifie en pratique ? Que vous devez donner de l’argent à une maison d’édition pour qu’elle publie votre livre. Souvent considérée négativement, on l’appelle dans les pays anglo-saxons « vanity press« , c’est-à-dire « éditeur de livre qui joue sur la vanité des auteurs ».
En effet, de nombreux auteurs qui n’arrivent pas à se faire publier par une maison d’édition traditionnelle se tournent vers l’édition à compte d’auteur. Elle a donc la réputation d’éditer des romans de mauvaise qualité. Attention aux idées reçues : ce n’est pas forcément vrai et d’excellents ouvrages sont publiés par ce biais.
Tarif et rémunération de l’édition à compte d’auteur
Quand vous signez un contrat avec une maison d’édition traditionnelle, vous lui donnez les droits de votre livre et elle s’engage à imprimer et diffuser votre roman. Dans le cas de l’édition à compte d’auteur, c’est à vous d’avancer les frais. Les tarifs sont très variables mais peuvent vite atteindre plusieurs milliers d’euros.
Le magazine 60 millions de consommateurs avait fait en 2011 une étude comparative des prix demandés par sept maisons d’édition à compte d’auteur. Le coût allait de 1600 à 4760 euros, avec une moyenne autour de 2800 euros. Le problème, c’est que beaucoup de ces maisons surfacturent les frais d’impression et de fabrication.
Il faut donc être très attentif et bien lire le contrat avant de signer pour ne pas se faire avoir. Un contrat à compte d’auteur modèle est difficile à trouver.
Les bénéfices espérés
La maison d’édition à compte d’auteur vous versera des droits d’auteur variables selon le contrat signé et selon les résultats des ventes de votre livre.
Vous toucherez en moyenne 10 à 30% de droits d’auteur et la possibilité de racheter les stocks d’invendus à un prix préférentiel. Malheureusement, il est très difficile d’espérer toucher une somme d’argent conséquente avec cette solution d’édition.
En effet, vous devrez assumer tous les frais de fabrication de votre roman, mais aussi assurer sa diffusion et sa promotion. Il faut savoir que la plupart des librairies et des réseaux de distribution de livres ne traitent qu’avec les maisons d’édition traditionnelles. Vous risquez donc d’avoir du mal à vendre votre roman, à part à votre entourage…
« L »écrivain travaille toujours mais son travail ne le rend pas toujours écrivain »
Michelle Mailhot
Édition à compte d’auteur : la fiscalité à connaître
Lorsque vous êtes édité à compte d’auteur, vous êtes obligé de payer des impôts sur les revenus que vous touchez. On ne parle pas vraiment de « droits d’auteur » dans ce cas particulier, mais plutôt de « rétrocession sur les bénéfices« .
Cela correspond au pourcentage sur le prix de vente hors taxe du roman qui vous est dû. Vous devrez donc vous acquitter de l’impôt sur les bénéfices. Pour cela, remplissez annuellement votre déclaration d’impôts sur les bénéfices non commerciaux.
Maison d’édition à compte d’auteur ou traditionnelle ?
Pour y voir clair, nous allons lister les avantages et les inconvénients de chaque camp.
Les avantages des maisons d’édition traditionnelles :
- Vous ne prenez aucun risque financier. Si votre livre ne se vend pas, vous serez probablement très déçu, mais pas endetté ! Grâce au contrat que vous signez, c’est la maison d’édition qui prend tous les risques.
- Vous bénéficiez du prestige de la maison d’édition. Le gros avantage de ces dernières, c’est qu’elle vont vous permettre d’entrer dans le cercle très fermé des écrivains. Vous pourrez mieux vous faire connaître, être admissible à des programmes de subvention ou encore recevoir des prix littéraires.
Les avantages des maisons d’édition à compte d’auteur :
- Vous êtes sûr de réaliser votre rêve. Il peut être très difficile pour un écrivain certain de la qualité de son roman de se heurter aux refus des maisons d’édition. Au moins, vous assumez votre projet jusqu’au bout et vous choisissez de mettre les moyens pour atteindre la réussite.
- Vous répondez à un besoin très précis. Dans certains cas, l’édition à compte d’auteur est le moyen parfait de publier votre roman. Par exemple : vous avez écrit votre autobiographie et vous voulez la distribuer à votre famille et à vos proches. Vous n’avez toutefois pas envie de vous embêter avec le design, l’impression… Avec une maison d’édition à compte d’auteur, vous financez la publication de votre livre sans avoir à faire de gros efforts.
Les inconvénients des maisons d’édition traditionnelles :
- Vous cédez vos droits d’auteur. Pendant 20 ou 30 ans, parfois même à vie, vous donnez l’intégralité de vos droits de propriété intellectuelle à la maison d’édition avec qui vous signez. Mieux vaut être sûr de vous car vous ne pourrez pas changer d’avis…
- Vous n’avez aucun contrôle sur la promotion et la diffusion de votre ouvrage. C’est la maison d’édition qui décide comment faire de la publicité (ou pas) à votre roman. De plus, même si votre oeuvre est vendue en librairie, sachez que le turn-over est très rapide. En moyenne, un livre reste seulement trois mois en rayons. Cela laisse très peu de temps pour qu’il connaisse le succès, sauf si votre maison d’édition croit suffisamment en vous pour intercéder en votre faveur auprès des librairies.
Les inconvénients des maisons d’édition à compte d’auteur :
- Vous n’êtes jamais sûr de payer le bon prix. Certains maisons d’édition à compte d’auteur facturent abusivement les écrivains. Vous n’avez pas la garantie que votre argent sera utilisé à bon escient, ni que le livre sera de bonne qualité une fois imprimé. C’est un pari qui peut coûter cher.
- Vous aurez beaucoup de difficultés à vendre votre livre. Si la maison d’édition à compte d’auteur, s’engage à imprimer et fabriquer votre roman, c’est à vous d’en assurer la promotion et la vente.
Il faut savoir que la plupart des librairies et des réseaux de distributeurs de livres ne traitent qu’avec les maisons d’édition traditionnelles.
Vous devrez donc miser uniquement sur la vente de votre oeuvre par le bouche-à-oreille ou via votre entourage. Ce sera difficile d’espérer gagner de l’argent de cette manière.
« Un grand écrivain se remarque au nombre de pages qu’il ne publie pas »
Stéphane Mallarmé
L’autoédition, une bonne alternative
En conclusion, il vaut mieux éviter l’édition à compte d’auteur, sauf si vous avez un besoin très précis et que vous ne vous voulez pas forcément devenir célèbre. Si vous ne pouvez ou ne voulez pas signer avec une maison d’édition traditionnelle, il reste une troisième solution : l’autoédition. Très intéressante, elle réunit avec harmonie les avantages des deux autres voies.
- Vous conservez vos droits d’auteur. Pas besoin de céder vos droits pendant des décennies, vous restez le propriétaire intellectuel de votre oeuvre. C’est très rassurant pour de nombreux auteurs qui rechignent à abandonner les droits sur leur création, comme on peut le comprendre.
- Vous créez votre roman de A à Z. Une maison d’édition vous mâchera tout le travail, mais vous n’aurez quasiment pas votre mot à dire sur la fabrication et l’impression de votre livre. Avec l’autoédition, vous décidez tout : le format, le papier, la reliure, la typographie… Vous avez aussi le plaisir de concevoir votre propre couverture. Il faut par contre être assez polyvalent : vous ne serez pas seulement écrivain mais aussi relecteur, graphiste, imprimeur, business man, communicant, etc.
- Le monde des livres numériques s’ouvre à vous. Les autoéditeurs choisissent souvent de délaisser le marché des livres papier pour se tourner vers les bibliothèques en ligne. Cela vous donne deux fois plus de chances de faire connaître votre roman, tout en réduisant fortement les coûts d’impression.
L’autoédition est donc un excellent compromis. Pour choisir cette voie, il faut par contre être sûr d’avoir la motivation et l’esprit d’initiative nécessaire pour concevoir un roman en entier. Mais vous serez d’autant plus fier du résultat !
Bonjour
J écris en ce moment une nouvelle: IL EN 4 SAISONS que je souhaiterais publier sous forme d’un petit fascicule. Avant de me tourner vers l’auto édition, voudriez vous me faire savoir comment procéder pour envoyer mon manuscrit à une maison d’édition et laquelle serait le plus susceptible de m’accueillir favorablement ? Comment être certaine que mon écrit me sera rendu en cas de refus ou à tout le moins pas utilisé sous un autre nom ?
Merci de vos conseils très cordialement.
Bonjour,
et merci pour vos questions.
Pour ce qui est des maisons d’édition, n’hésitez pas à consulter nos articles ici et ici dédiés à nos recommandations. Difficile de vous conseiller une maison en particulier surtout sans savoir ce dont traite votre ouvrage, je ne peux que vous encourager à multiplier les envois pour maximiser vos chances. 🙂 Votre manuscrit devra être relu, corrigé et de préférence mis en forme et imprimé, pour un rendu plus propre. Incluez aussi une lettre d’accompagnement avec vos coordonnées, quelques mots sur vous et éventuellement un résumé de votre ouvrage. Les envois peuvent s’effectuer toute l’année, mais vous privilégierez si possible août et septembre, durant la rentrée littéraire.
Pour le reste, il est fréquent que les manuscrits ne soient pas rendus, l’auteur ne reçoit alors qu’une lettre brève sans explication des raisons du refus. De nombreuses options vous permettent cependant de vous protéger, options à explorer avant même d’envoyer votre premier manuscrit.
– Une fois votre ouvrage terminé et corrigé, déposez-le dans une société nationale d’auteurs (SACD, SGDL…), la date de dépôt attestera de l’existence de l’œuvre.
– Déposez votre livre dans un pli scellé chez un notaire.
– Plus simple encore, envoyez-vous votre manuscrit par recommandé avec avis de réception et conservez le tout après réception, sans l’ouvrir. Un huissier se chargera de l’ouverture en cas de litige.
En espérant avoir répondu à vos questions 🙂
J’ai terminé un texte autobiographique sur ma jeunesse,que je veux faire éditer ce texte avec photos , mais à titre privé
pour 25 exemplaires (non publiable au public), c’est familial
l’auto- édition me tente! à qui puis je m’adresser et pour quel fourchette de prix ?
Bonjour Marie-Luce,
Tous les types de plateformes pourront éventuellement vous convenir puisque dans le cadre de l’autoédition, il n’est pas nécessairement question de publier pour un public. Votre projet rentre totalement dans le type de services que nous proposons, n’hésitez pas à effectuer une simulation d’impression pour avoir une idée du coût total.
Bonjour,
Déjà publiée une fois en maison d’édition traditionnelle pour un récit, j’achève un roman de type général contemporain. Étant donne le contexte actuel post-covid, il me semble évident que personne ne va prendre de risque. Je m’interroge donc sur la suite. L’auto-Édition me tente, mais existe-t-il des professionnels sérieux qui peuvent épauler l’auteur lors du process en leur versant une rémunération bien entendu ?
Bonjour Florence,
Initialement, l’autoédition implique justement pour l’auteur d’effectuer ses démarches seul qu’il s’agisse de la promotion ou de la vente sur différentes plateformes. Il se trouve toutefois que quelques professionnels, auteurs indépendants ou agences littéraires, se proposent de vous accompagner tout au long du processus. Constance Joly Girard par exemple, ou Véronique Plouvier…
N’hésitez pas à faire quelques recherches supplémentaires pour découvrir d’autres options. 🙂
Bonjour,
Je ne suis pas sûre d’avoir tout compris.
1) Puis-je faire appel à vos services pour un exemplaire, l’examiner et, s’il me convient, demander l’impression de plusieurs exemplaires ? Sont-ils envoyés par voie postale ?
2) Est-ce vous qui vous occupez de la mise en page de la couverture ? Soumettez-vous une maquette au préalable ?
3) Est-ce vous qui vous occupez également de l’ISBN ?
4) J’ai bien compris que vous proposiez l’achat directement sur votre site, mais puis-je de mon côté l’envoyer à Amazon pour la publication en e-book et le proposer à différentes librairies ?
Merci.
Bonjour Isabelle. 🙂
Alors, dans l’ordre :
1) Bien entendu, nos impressions démarrent à un seul exemplaire. Une fois votre premier ouvrage imprimé, il vous sera très facile de réimprimer à volonté de nouveaux exemplaires à l’identique ou modifiés, en vous rendant dans votre espace personnel. Les ouvrages sont fabriqués et expédiés par voie postale en quelques jours.
2) L’impression se déroule en plusieurs étapes, y compris celle de la création de couverture. Il vous est possible de télécharger sur notre plateforme une couverture que vous aurez déjà créée, ou bien d’en créer une directement sur le site, via notre logiciel de conception/personnalisation. À chaque étape de la conception de votre livre, il vous est possible d’en visualiser le rendu final de manière à éviter toute mauvaise surprise.
3) Lors de l’impression, il vous sera également proposé de bénéficier ou non d’un ISBN, que nous vous attribuerons si vous choisissez d’en profiter.
4) Une fois votre livre imprimé, vous êtes totalement libre d’en faire ce que vous souhaitez. Proposez-le sur des plateformes en ligne, dans des librairies, dans des salons, sur un site personnel… En tant que plateforme d’auto-édition, nous nous chargeons de la conception et vous laissons par la suite libre de disposer comme bon vous semble de vos réalisations.
En espérant avoir répondu à vos questions,
Bonne journée à vous. 🙂
Bonjour,
J’ai terminé un récit de vie. J’ai un contact qui m’a fait la mise en page et la conception de même que l’impression à venir. Est-ce que c’est cela l’auto édition? Je m’occuperai de la diffusion moi-même mais je n’ai pas de plan sinon mes proches et mon réseau dans un premier temps, peut être en numérique ou autre type de diffusion plus tard. Est-ce que le numéro ISBN est important et ou nécessaire à compte d’auteure?
Merci de me répondre.
Michèle tardif
Bonjour Michèle
Oui, vous êtes tout à fait dans une démarche d’autoédition. 🙂 L’autoédition est d’ailleurs différente de l’édition à compte d’auteur, cette dernière impliquant la participation d’une maison d’édition qui se chargera de l’impression et de la diffusion contre une rémunération de la part de l’auteur.
Pour ce qui est de la diffusion dont vous vous chargerez, nous avons récemment consacré un article sur la manière d’en faire la promotion sur Internet, n’hésitez pas à le consulter !
Quant à l’ISBN, il devient obligatoire à partir du moment où vous souhaitez vendre votre livre au-delà du seul cercle familial.
Bonne continuation !
Bonjour, avant de me lancer dans une forme d’édition j’ai besoin de trouver un ou une correcteur correctrice, savez vous ou je peux m’adresser svp?
Merci
Editions Michel de Maule ré édition de « Pierre Soulages, au fil de l’amitié » suivi de « J’ai acheté un horizon »
Editions Michel de Maule « Pierre Soulages, au fil de l’amitié »
Editions JC Lattès « Terres inhumaines » un médecin face à la torture Préface Robert Badinter
Editions Michel de Maule « Le photothérapeute »
Edition L’Archipel « Le krach du sperme et autres menaces » comment l’industrie chimique nous empoisonne avec G. Messadié
Bonjour,
Merci pour votre question.
Vous trouverez dans cet article plusieurs pistes pour trouver votre correcteur idéal. Notez que nous mettons aussi à votre disposition les services d’une poignée de correcteurs-relecteurs juste ici, n’hésitez pas à demander un devis !
Bonnes recherches.
Bonjour,
Et d’abord merci pour toutes ces questions-réponses qui m’ont appris beaucoup sur l’autoédition.
Je viens de terminer un roman-polar.
Je voudrais l’autoéditer en une trentaine d’exemplaires pour l’offrir à mes amis.
Que dois-je faire en tout premier lieu?
Merci de votre réponse.
Bonjour,
Merci pour votre question.
Si vous choisissez de passer par notre plateforme, notez que nous prenons en charge les formats Word et PDF. Il vous faudra donc relire, mettre en page et présenter votre ouvrage sous l’un de ces formats. Vous choisirez alors vos finitions et passerez à l’impression.
Je reste à votre disposition si besoin, bonne continuation !
Bonsoir
J’ai fait éditer un livre autobiographique, à compte d’auteur. J’ai signé un contrat « à compte d’auteur ». J’ai payé bien entendu pour cela. Ma question est de savoir, est-ce qu’il est possible (malgré mon contrat à compte d’auteur), que j’aille moi même voir un imprimeur pour faire imprimer 100 ou 200 livres ??? Pourquoi ??? Simplement que j’ai vérifié, que cela coute et revient nettement moins cher que si je passe commande chez mon « éditeur » !!!… Mais est-ce légal ??? N’aurais je pas de problème ??? Merci de votre retour.
Bonjour Joseph,
L’édition à compte d’auteur est effectivement à prendre avec prudence…
Votre questions est un peu délicate, je ne voudrais pas vous induire en erreur. Rien ne vous empêche d’imprimer des exemplaires de votre ouvrage chez un imprimeur, en revanche cela pourra poser problème au moment de la mise en vente. Je vous inviterais à lire attentivement les termes de votre contrat, la plupart des éditeurs y incluent des clauses d’exclusivité qui pourraient bien englober ce cas de figure…