Si vous êtes de la génération Z, le mot « pitch » vous est, a priori, familier, si vous êtes de la génération Y, celle qui précède, un peu moins. Quant à la génération X, celle qui précède la Y, il y a de fortes chances pour que le fait d’avoir à pitcher votre livre vous paraisse bien étrange. Alors, pitcher son livre serait-il avant tout une affaire de génération ? Pas vraiment.

Car, c’est principalement une question de technique. Et pour le dire encore plus simplement, une question de technique de communication. Or, aujourd’hui, plus encore qu’auparavant, la communication est un élément inséparable du talent et un indéniable facteur clef de succès. Et tiens, comme c’est commode, pitcher son livre, ce n’est guère qu’un tour de main de communicant à rajouter dans sa boîte à outils habituelle.

Comment intéresser des lecteurs ?

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Comment intéresser les lecteurs ? C’est la grande question ! Celle que tout auteur se pose à un moment ou à un autre. Et, en tout cas, avant même de commencer à écrire. Car, certes on veut bien croire qu’on écrit d’abord pour soi, mais enfin, on n’imagine pas non plus n’avoir aucun lecteur.

D’abord, parce qu’on veut montrer qu’on est capable de le faire, et pas seulement à soi-même, mais aussi, et peut-être surtout, parce qu’on aimerait bien que tant d’efforts rapportent un peu d’argent.

 

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Après tout, il y a tant d’exemples d’auteurs partis de rien et, pourtant, qui ont réussi à faire fortune avec leurs livres. Leur secret ? Une bonne histoire, mais aussi un sens de la communication.

Comment trouver une bonne histoire à écrire

Un livre, c’est d’abord une histoire. Au sens large. On peut donc y trouver, par exemple, aussi bien des recettes de cuisine que des impressions de voyage, des anecdotes que des fictions, etc.. L’important, c’est que cette histoire corresponde à une attente.

Celle des lecteurs, bien sûr. Cette adéquation entre ce qu’un auteur a écrit et ce qui est attendu par un large public est la première clef du succès d’un livre.

Cette correspondance, on en a une idée quand on regarde, entre autres, ce que publient les principales maisons d’édition, leur catalogue, en somme. Mais aussi, les succès littéraires ou les meilleures ventes comptabilisées par Edistat.  Ou encore les titres récompensés par un prix littéraire. 

Mais, on peut affiner tout ça en humant l’air du temps, en quelque sorte. Et pour ça, rien ne vaut, notamment, la lecture assidue de quelques magazines littéraires, des visites à des salons spécialisés, ou encore des discussions avec son libraire préféré ou les participants du club de lecture où on se rend chaque mois.

Les trucs habituels pour valoriser une bonne histoire

Une fois qu’on sait ce qu’on va écrire. Reste à savoir comment on va le faire et la manière dont on va s’y prendre pour la mettre en valeur. Sans entrer dans tous les détails, il y a, dans l’un et l’autre cas, des points de passage obligés

Citons, en particulier, pour ce qui concerne l’histoire en elle-même :

Quant à la mise en valeur du texte, elle passe, entre autres, par : 

Le pitch d’un livre est un outil de plus dans la boîte à outils pour mettre en valeur un texte.

Pourquoi pitcher un livre

Si on fait un peu de généalogie, pitch peut se traduire par « boniment » et l’emploi du mot pitch fait référence à l’expression « elevator pitch« . Autrement dit, qu’est-ce que c’est qu’un pitch, c’est un boniment qu’on débite très rapidement. Mais, en mieux !

Le pitch : définition

Le temps nécessaire pour qu’un ascenseur arrive à destination. En bref, c’est dire tout le bien qu’on pense de quelque chose dans un laps de temps très court. Le mot boniment, qui en est la traduction au sens strict, peut paraître très fort, mais il veut bien dire ce qu’il veut dire. Car, un pitch est naturellement orienté.

Son but n’est pas d’être rigoureusement objectif, mais de mettre en avant, en peu de mots, ce qui peut plaire à celui ou à celle à qui il s’adresse. C’est pourquoi le pitch a de multiples applications dans des domaines qui n’ont rien à voir avec le livre. 

 

Le pitch : définition
Le pitch : définition

 

Le pitch : origine

Ajoutons, de ce point de vue, que le pitch a d’abord été utilisé dans le milieu des studios de cinéma. C’était, et c’est encore, une façon pour les scénaristes de dire rapidement à un producteur ou à un réalisateur en quoi leur scénario va faire un tabac auprès du public. 

Les applications du pitch

Comme ça marche, aujourd’hui, on met le pitch un peu à toutes les sauces. On s’en sert, notamment, pour présenter un projet, une candidature ou un produit. Tiens, comme un cocktail à l’orange, puisque c’est l’été. A tel point que le pitch est devenu un véritable filon pour les auteurs d’ouvrages pratiques. Citons, entre autres, parmi les plus connus :

  • L’art du pitch, de Oren Klaff, éditions Eyrolles.
  • Pitchez ! Soyez percutant en 7 secondes, de Christine Morlet et de Véronique Leroy, Dunod.

Ces dernières, dans le pitch de leur livre, partent de la définition du pitch, au golf : balle restant sur place après impact. Qu’elles commentent de la manière suivante : 

C’est exactement l’effet recherché pour un bon pitch : atteindre votre auditeur afin qu’il soit impacté et qu’il conserve votre message dans sa mémoire.

 

Pitchez ! Soyez percutant en 7 secondes
Pitchez ! Soyez percutant en 7 secondes

 

Comment bien pitcher un livre ?

Pour bien pitcher un livre, il faut commencer par bien distinguer son pitch, de son résumé ou de sa synthèse. Et ce qui explique la différence entre chacune des notions tient en deux mots : le public et les circonstances. 

Différences entre pitcher un livre, en faire le résumé ou la synthèse

Rappelons que la synthèse d’un livre est principalement destinée à l’éditeur auquel on envoie le manuscrit. Son objectif est de lui donner suffisamment d’éléments sur sa structure et ses péripéties pour qu’il n’ait pas besoin de le lire dans son entier. Du moins, en première approche. 

Le résumé, c’est le texte qui se place en 4ème de couverture de tout livre. Comme son nom l’indique, il dit en quelques mots ce que le lecteur va y trouver. D’une certaine façon, le résumé est proche du pitch qui, lui aussi, est un résumé. Mais, un résumé d’un genre spécial. 

En effet, le pitch s’adresse aussi bien à un éditeur, qu’à des lecteurs ou qu’à n’importe quel autre genre de public dont il s’agit de piquer l’intérêt dans un temps extrêmement réduit. Celui du passage dans un ascenseur, comme on l’a dit. Il peut donc varier sensiblement de l’un à l’autre.

 

Construction d’un pitch

Le pitch est forcément concis et simple à comprendre. Par suite, il faut bien savoir à quel public on s’adresse et ce qu’on veut obtenir de lui.  Une fois qu’on est au clair avec ce double impératif, on peut s’atteler au texte du pitch.

En général, il se déroule en 7 points. On commence par dire au public visé « qu’on est pote« .  On a vécu les mêmes choses, on aime les mêmes choses, etc. Puis, on expose le truc qui ne va pas et qu’on veut résoudre. Les livres ennuyeux, parce que trop longs, pas assez « saignants », pas assez drôles, etc. Bref, pas assez quelque chose. 

Arrivé alors au troisième point, on dit clairement qu’avec son livre, ça ne sera pas du tout le cas. Et que ce sera même carrément le contraire. Puis, on continue en montrant que d’autres ont voulu faire pareil. Mais, justement, Arrgh !  Ce n’est pas pareil

Au sixième point, on dit pourquoi. Là, grand seigneur, on précise avec gourmandise et en se léchant les babines, que c’est une question de style, de méthode, etc., qu’on est le seul à maîtriser.

 

LIVRE DAN ROAM
Show and tell : How Everybody Can Make Extraordinary Presentations.

 

Bref, et c’est le dernier et septième point, ça ne peut être que tout bénéf pour celui, celle ou ceux à qui on s’adresse.

Ce schéma est particulièrement détaillé dans le livre du pape en la matière, Dan Roam, intitulé « Show and tell : How Everybody Can Make Extraordinary Presentations.« 

 

Emplois d’un pitch

Une fois qu’on a construit son pitch, qu’est-ce qu’on en fait ? Évidemment, on ne l’apprend pas par cœur ! Ce serait totalement contraire à son esprit.

Mais, on l’utilise comme une trame pour le billet de présentation qu’on doit écrire pour une revue, un réseau social ou les trois mots qu’on va dire lors d’une brève présentation orale

Ajoutons que si on a le matériel adéquat, on peut également s’en servir dans des vidéos, des podcasts ou des pub radio.

 

En résumé

Pitcher un livre, c’est un moyen supplémentaire à la disposition des auteurs pour promouvoir leurs livres. A plus forte raison quand ils ont recours à l’autoédition. Cependant, pitcher un livre ne doit pas être confondu avec résumer un livre ou en faire la synthèse. Ce n’est ni la même finalité, ni le même style. 

Quand on pitche un livre, c’est qu’on veut être en mesure de le présenter dans un bref laps de temps. Celui que prend un ascenseur pour aller d’un niveau à un autre. Et cette présentation varie, naturellement, en fonction des publics auxquels elle s’adresse. Cependant, sa trame est uniforme.

Car, elle n’a qu’un seul objectif attirer l’attention sur le livre et, dans ce cas, pour en vendre plus. Après tout, comme disait Richard Loewy (1893-1986), inventeur du design industriel :

La plus belle courbe, c’est celle des ventes !

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